La campagne s'achève sur des airs de déjà-vu
La campagne s'achève sur des airs de déjà-vu
(AFP) - Six semaines après la présidentielle d'avril, les trois candidats arrivés en tête se retrouvent aux législatives, avec le vainqueur Emmanuel Macron qui affronte indirectement la RN Marine Le Pen et l'Insoumis Jean-Luc Mélenchon, sur fond de scandale suite aux incidents du Stade de France.
Après l'annonce que les images de vidéosurveillance de la finale de la Ligue des champions avaient été supprimées, l'opposition a pilonné vendredi matin les ministres Gérald Darmanin et Eric Dupond-Moretti, les accusant de ne pas s'être assurés que toutes les images seraient conservées.
Cette fois, pour les législatives, le duel s'est installé entre le camp d'Emmanuel Macron et l'alliance de la gauche formée autour de Jean-Luc Mélenchon (LFI-PS-EELV-PCF), que les sondages donnent au coude à coude, avec l'abstention en arbitre. Elle pourrait atteindre un nouveau record, entre 52 et 56%, au-delà des 51,3% du 11 juin 2017.
Selon une enquête Elabe pour BFMTV et l'Express publiée ce vendredi, la coalition présidentielle gagnerait 2,5 points en une semaine à 27% des voix et la Nupes 1,5 point à 26,5%. Le RN de Marine Le Pen recueillerait 19,5% (en baisse de 2,5 points).
«Un troisième tour»
Loin derrière arrivent la droite, avec 11% pour Les Républicains et l'UDI (-1,5 point), et Reconquête! (4,5%), la formation d'extrême droite menée par Eric Zemmour, qui se présente lui-même dans le Var.
Encore renforcé par une percée dans le vote des Français de l'étranger, Jean-Luc Mélenchon ne cesse de répéter qu'il entend faire des législatives «un troisième tour», s'espérant «Premier ministre» en cas de majorité de la Nupes.
L'enjeu pour le chef de l'Etat, qui a effectué quatre déplacements au cours de la campagne, est de reconduire à l'Assemblée nationale une majorité «forte et claire», comme il l'a réitéré jeudi dans le Tarn, afin de mener à bien son programme au cours de son second quinquennat.
Pour y parvenir, la confédération Ensemble! (LREM, MoDem, Horizons et Agir) doit décrocher au moins 289 des 577 sièges, un objectif que les sondages présentent comme incertain. En matière de projections de sièges pour le second tour, les sondages donnent un avantage aux macronistes qui arriveraient en tête, mais sans certitude d'obtenir la majorité absolue.
«Fébrilité»
Pour l'heure, Emmanuel Macron a choisi de poser, comme lors de la présidentielle, en rempart contre «les extrêmes», renvoyant dos à dos la gauche radicale et l'extrême droite.
Même stratégie jeudi soir du ministre chargé des Relations avec le Parlement, Olivier Véran, qui a défendu le projet présidentiel sous le feu des oppositions dans un débat sur France 2.
S'amusant de la «fébrilité» du camp présidentiel, Jean-Luc Mélenchon s'est rendu ce vendredi à Marseille pour un ultime discours dans la 4e circonscription des Bouches-du-Rhône.
Quant à Marine Le Pen, elle était à Hénin-Beaumont dans sa circonscription du Pas-de-Calais où elle a effectué dimanche dernier le seul meeting de campagne.
Emmanuel Macron n'avait pas prévu de déplacement pour cette dernière journée de campagne, mais il a reçu les représentants des organisations syndicales pour un déjeuner de travail au Palais de l'Elysée, sans le secrétaire général de la CGT Philippe Martinez qui a décliné l'invitation.
Les quatorze membres du gouvernement qui se présentent aux législatives occuperont le terrain, à l'image de la Première ministre Elisabeth Borne, qui distribuera des tracts à Vire, dans la circonscription du Calvados où elle est en lice.
Les ministres qui seront battus devront quitter le gouvernement, conformément à une règle déjà appliquée en 2017 par le président Emmanuel Macron.
Près de 6.300 candidats sont en lice pour 577 sièges, soit 20% de moins qu'en 2017, du fait notamment de l'accord à gauche.
