La bronchiolite sature les hôpitaux bruxellois
La bronchiolite sature les hôpitaux bruxellois
De notre correspondant Max HELLEFF (Bruxelles)
Une épidémie chasse l'autre. Mis sous extrême tension durant la crise sanitaire, les hôpitaux belges font aujourd'hui face à une épidémie de bronchiolite «sans précédent». Celle-ci a connu une forte accélération au cours des deux dernières semaines. Elle touche à peu près tous les hôpitaux du pays même si elle paraît plus intense dans la capitale. En divers endroits, les services pédiatriques sont saturés. En début de semaine, plus aucun lit n'était disponible dans les grands hôpitaux bruxellois que sont les cliniques universitaires Saint-Luc, le CHU Saint-Pierre et l'UZ Brussel.
Des enfants jusqu'à 8 ou 9 ans
Le nombre de patients atteints du virus respiratoire syncytial (VRS) est plus élevé que les autres années. Comme ils demandent une aide importante en apport d'oxygène, les salles d'urgence sont vite dépassées. Saint-Luc, qui dispose de 135 lits pédiatriques, peine à répondre à toutes les demandes. Il est trop tôt cependant pour parler de surcharge hospitalière. Si ce devait être le cas, un système de transferts entre hôpitaux serait déclenché. L'évolution de l'épidémie au cours des deux prochaines semaines sera scrutée avec inquiétude.
L'épidémie de bronchiolite est toutefois jugée «normale pour la saison». Mais à la différence d'autres années, elle ne se limite pas aux bébés mais s'attaque aussi à des enfants dont l’âge va parfois jusqu'à 8 ou 9 ans.
«En fait, analyse Le Soir, la Belgique vit avec quelques semaines de décalage la situation française où l'épidémie est telle que la Première ministre Elisabeth Borne l'a évoquée à l’Assemblée nationale mardi après-midi. Établissant un lien avec la recrudescence soudaine du covid – la France s'attend à une neuvième vague avant Noël – et l'arrivée de la grippe, elle appelle les Français à se vacciner et à être vigilants ensemble. »
En Belgique, un tel conseil n'est pas relayé par le monde politique. Il n'est pas question pour l’instant d'imposer le fait d’être «vigilants ensemble» en rétablissant notamment l'obligation du port du masque dans les transports en commun. Au contraire, les scientifiques prônent des recommandations similaires à celles de la France et pointent au passage la recrudescence des cas de covid.
Le port du masque recommandé par un virologue
«La circulation du virus du covid est plus intense, tous les indicateurs repartent à la hausse, à l'exception des soins intensifs et de la mortalité», indique le virologue Steven Van Gucht.
Selon l'Institut de santé publique Sciensano, 63 personnes en moyenne par jour atteintes par le coronavirus ont été admises récemment à l'hôpital (+40% par rapport à la semaine précédente). 933 personnes porteuses du virus sont actuellement hospitalisées (+25%), dont 45 aux soins intensifs (-8%).
Le nombre d'infections au Sars-Cov-2 a également augmenté de 15%. L’épidémie se renforce comme le démontre le taux de reproduction qui s'établit à 1,18. Une moyenne de quatre décès est signalée par jour (stable). Un air de déjà-vu si l'on se rappelle combien la pandémie de coronavirus fut lourde à porter pour le monde hospitalier belge.
Steven Van Gucht conseille donc «fortement» le port du masque dans les transports en commun et dans tous les endroits où il y a du monde. «Je recommande, détaille-t-il encore, de renouer avec toutes les mesures qui ont fait leurs preuves durant le covid : isolement et/ou masque en cas de maladie, hygiène des mains, ventilation, vaccins… Ce qui fonctionne contre le covid fonctionne en réalité contre tous les virus».
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