La Belgique s’offre une embellie sanitaire contrastée
La Belgique s’offre une embellie sanitaire contrastée
De notre correspondant Max Helleff (Bruxelles) - Signe tangible d’embellie, la conférence quotidienne du centre de crise qui faisait jusqu’à ce vendredi le point sur la pandémie a été supprimée. Relayée chaque jour par les chaînes publiques, elle esquissait les grandes tendances et donnait le ''la'' à la partition sanitaire du pays. Son maître d’orchestre, l’infectiologue Yves Van Laethem, est devenu populaire auprès des Belges qui reconnaissent aujourd’hui entre mille son ton professoral, volontiers moraliste.
Entre le 13 et le 19 juillet, 1.407 nouvelles contaminations au SARS-CoV-2 ont été dépistées en moyenne par jour (+19 %). Les hospitalisations sont en nette hausse (+31%, en réalité «seulement» 26 admissions par jour).
«Le nombre d’infections continue à augmenter à un rythme de plus en plus lent, a cependant tenu à nuancer Yves Van Laethem. Je vous rappelle que nous avions une augmentation de 80% il y a quelques jours encore. Nous n’avons pas d’explosion de cas, comme certains pays le connaissent. On vit encore dans un certain équilibre».
En conclusion, Yves Van Laethem juge que «les perspectives sont bonnes par rapport à la pandémie». Il encourage les jeunes à se faire vacciner. Le vaccin est la meilleure protection que nous ayons, dit-il, contre le virus.
Et pourtant, Bruxelles est repassée en rouge alors que la Wallonie et la Flandre sont en orange. La situation reste donc incertaine. En témoigne l’annulation du festival Pukkelpop qui devait se tenir du 15 au 18 août en raison des nouvelles restrictions annoncées pour le secteur de l'événementiel.
Un passeport sanitaire attestant d’une vaccination complète et les mesures anti-covid habituelles seront effectivement de rigueur après le 13 août. A défaut de vaccin, un test PCR valable 48 heures sera exigé. Problème: le Pukkelpop s’étend sur 4 jours…
A la fin du printemps, la tenue des grands festivals pop-rock avait fait l’objet d’un bras de fer entre le gouvernement fédéral et les autorités flamandes. Ces dernières refusaient de sacrifier ces événements et le volume économique qu’ils représentent sur l’autel du covid. Elles avaient finalement obtenu gain de cause, non sans conditions comme on le voit aujourd'hui. Résultat : les organisateurs du Pukkelpop ont jeté l’éponge.
Le ministre-président du gouvernement flamand, Jan Jambon (N-VA), se montre déçu : «Nous avions tous espéré que ce festival devienne une étape importante sur le chemin vers la liberté. Nous avons tout essayé pour permettre au festival de se dérouler dans des conditions sûres, mais à un certain moment, on atteint les limites».
Tout en souhaitant ardemment un retour à la vie normale, les Belges s’apprêtent à vivre durablement avec le virus. Le Soir a ainsi consacré une enquête à ces entreprises et hôtels qui s’efforcent de se donner une ligne de conduite sanitaire bien balisée pour faire face au covid, sans s’en remettre aux autorités. Les labels Covid safe abondent, mais restent privés. «Côté public : ni label officiel, ni régularisation de ce nouveau marché au menu», conclut le quotidien.
Enfin, on pense déjà à la rentrée. Les écoles ont maintenu leurs portes ouvertes tout au long du second confinement, à l’exception de quelques semaines. Cette disposition a tenu lieu de fil rouge à la résistance à la pandémie. Tout ou presque pouvait fermer, mais pas les écoles. Le retour des enfants en classe en septembre devrait cette fois être facilité par la vaccination. Une étude de l’Institut de santé publique Sciensano révèle que 38% du personnel enseignant possède désormais des anticorps, contre 19% en mars dernier.
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