La Belgique gèle son déconfinement
La Belgique gèle son déconfinement
De notre correspondant, Max Hellef (Bruxelles) - Il y a une semaine, il semblait acquis que la réunion du Conseil national de sécurité de ce mercredi ne serait qu'une formalité. Le nombre de contaminations et d'hospitalisations était au plus bas. Plus préoccupés désormais par leurs vacances que par la situation sanitaire, toute une frange de la population avait baissé la garde face au covid.
Mais le principe de réalité a rapidement rattrapé les Belges. Face au risque d'assister à une nouvelle flambée de la pandémie, le gouvernement Wilmès a durci le ton ces derniers jours. Le port du masque a été rendu obligatoire dans les commerces (mais aussi les musées, les cinémas, etc.) et un système de zones verte/orange/rouge a été mis en place pour les vacanciers afin de qualifier le risque sanitaire encouru dans les autres pays européens. C'est ainsi que le Grand-Duché s'est retrouvé en zone orange lundi, «victime de son dépistage massif» qui a abouti à détecter davantage de cas contaminés, ont expliqué à la presse belge les autorités luxembourgeoises.
Pour les nationaux qui reviennent de «zone rouge», une quarantaine est désormais obligatoire. En cas de refus, une amende, voire une peine de prison allant jusqu'à six mois peuvent être infligées. Prises en catastrophe, ces mesures n'ont pas rassuré pour autant les virologues qui craignent le retour en force du coronavirus dans les prochaines semaines. Pour eux, la Belgique n'est pas prête à affronter une seconde vague. Le virus est parfois réapparu en force, notamment dans le Limbourg (nord-est).
C'est donc sous pression que la première ministre Sophie Wilmès s'est présentée face à la presse, mercredi à l'heure du déjeuner. A l'origine, il s'agissait pour le Conseil national de sécurité qu'elle dirige de confirmer les changements programmés pour le mois d'août et de déconfiner davantage. A l'arrivée, il n'en est rien. Sophie Wilmès a douché bien des espoirs en reportant d'une semaine l'éventuel déconfinement de plusieurs secteurs, culturels et événementiels. Les boîtes de nuit restent fermées. Le public admis dans les mariages, dans les manifestations sportives et culturelles n'est pas élargi.
«Avec l'accord du groupe d'experts "Gees", nous pensons qu'il est important d'attendre pour voir où on va, a justifié la Première ministre. Nous essayons de savoir pourquoi ça remonte, quels sont les cas en présence, et trouver les bonnes solutions. Il faut attendre quelques jours avant l'ouverture d'une nouvelle phase. La tendance d'aujourd'hui n'est pas bonne. Si la tendance évolue mal, nous n'irons pas vers la phase 5 de déconfinement. Si nous devons appliquer des mesures plus strictes, nous le ferons.»
Sophie Wilmès s’est particulièrement montrée ferme vis-à-vis des jeunes, une catégorie de population dans laquelle le nombre de contaminations est nettement à la hausse – le décès d’une jeune fille de 18 ans avait été annoncé deux heures auparavant. Elle a appelé la police à sanctionner les contrevenants. Quant aux Belges partis se reposer à l'étranger, ils doivent prendre leurs précautions sanitaires. Sur place ainsi qu'au moment du retour.
La Première ministre a assuré que la Belgique se préparait à une éventuelle seconde vague. L'expertise et le matériel (masques, tests, … ) seraient désormais pleinement disponibles, a affirmé la libérale francophone, trop heureuse de souligner la présence du pays dans le «Top 10» en matière de testing. Une manière sans doute de faire oublier les erreurs de jugement et d'impréparation des derniers mois.
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