La Belgique classe le Luxembourg en «zone rouge»
La Belgique classe le Luxembourg en «zone rouge»
La nouvelle est tombée mercredi soir: la Belgique classe le Luxembourg en «zone rouge». Vu la forte recrudescence des nouvelles infections au covid-19 au Luxembourg, elle était attendue et avait même été anticipée par Paulette Lenert (LSAP), la ministre de la Santé un peu plus tôt lors du briefing du Conseil de gouvernement. Sur les deux dernières semaines, la moyenne s'établit à 147 cas par 100.000 habitants, plaçant le Grand-Duché en quatrième position des pays européens les plus touchés par le virus. Pour rappel, le classement en «zone rouge» s'effectue à partir du seuil des 50 cas pour 100.000 habitants...
Concrètement, cette classification signifie qu'à partir de vendredi à 16 heures tout voyage «non essentiel» (tourisme, achats…) des résidents belges vers le Grand-Duché est momentanément interdit. Précision importante: l'interdiction de voyager dans un pays et une région classés «rouges» sera remplacée dès vendredi par... «un avis déconseillant» de s'y rendre.
Ce passage en «zone rouge» a aussi un impact important dans le sens des voyages vers la Belgique. En clair, chaque personne arrivant sur le territoire belge à partir du Luxembourg sera désormais obligée de respecter une quarantaine et de se faire dépister.
En visite à Trèves mercredi soir, Jean Asselborn (LSAP), le ministre des Affaires étrangères a déclaré qu'«il existe une exemption de 48 heures pour les résidents du Luxembourg» et que «les quelque 47.000 travailleurs frontaliers sont exemptés» de cette mesure.
Hasard du calendrier ce classement en zone rouge intervient au lendemain d'une réunion à Bruxelles du conseil «affaire générales» de l'Union européenne. Jean Asselborn y avait justement défendu la restauration de la liberté de circulation dans l’Union et mis l'accent sur la protection des communautés transfrontalières en affirmant que «toute mesure susceptible d'avoir un impact sur un autre État membre, a fortiori un état voisin, devrait faire l'objet d’une consultation préalable entre autorités compétentes».
Le ministre des Affaires étrangères trouverait en effet plus équitable d'«aller au-delà du seul taux d'incidence et d'inclure le taux de tests effectués, les stratégies nationales de tests, le taux de positivité, le taux d'hospitalisation, le taux de patients en réanimation, et le taux de mortalité».
Outre le Luxembourg, Malte est également concernée par ce nouvel avertissement aux voyageurs, de même que la région du Vorarlberg en Autriche et certaines sous-régions du Danemark, de la Hongrie et de la République tchèque. Genève en Suisse et la région autour de Lisbonne au Portugal se trouvent dans le même cas.
A l'inverse, côté allemand, l'Institut Robert Koch a mis à jour mercredi soir la liste des zones à risque, dans laquelle le Luxembourg ne figure pas, bien qu'il présente des taux d'infection en hausse ces dernières semaines. Jean Asselborn a même révélé que «cela ne devrait pas changer au cours de cette semaine», tout en ajoutant que «ce qui viendra après, ça, nous ne le savons pas.»
Rappelons que le ministre des Affaires étrangères avait conseillé à plusieurs reprises à son homologue allemand Heiko Maas de tenir compte des circonstances particulières du Luxembourg et des effets de la stratégie de tests à grande échelle. Pour mémoire, le Luxembourg avait figuré sur la liste des zones à risque pour l'Allemagne du 14 juillet au 19 août.
Suivez-nous sur Facebook, Twitter et abonnez-vous à notre newsletter de 17h.
