La Belgique accélère sa campagne booster
La Belgique accélère sa campagne booster
De notre correspondant Max HELLEFF (Bruxelles) - La Belgique s’arme face au variant Omicron. Mercredi, les ministres de la Santé ont décidé de raccourcir le délai minimum entre la deuxième et la troisième dose des vaccins Pfizer et Moderna : il passe de 6 à 4 mois. Un choix similaire a été fait au Luxembourg d'ailleurs. Par contre, les délais de deux mois après le vaccin Johnson&Johnson et de quatre mois après l’AstraZeneca ne sont pas modifiés.
Cette décision a été prise avec une légère avance sur le calendrier et sur l'avis des experts de la task force vaccination. Le ministre fédéral de la Santé Frank Vandenbroucke se dit «inquiet» face à l’arrivée d’Omicron mais, ajoute-t-il, «la très bonne nouvelle, c'est que le booster renforce davantage la protection contre ce variant».
Les autorités ajoutent qu’elles écouteront tous les avis venant des institutions scientifiques, dont ceux du conseil supérieur de la santé et de l’agence européenne des médicaments.
Quelque 90 contaminations au variant Omicron sont à ce jour confirmées en Belgique. La crainte est grande que cette souche soit majoritaire dans la population dès la fin décembre, au plus tard à partir de janvier prochain. L'infectiologue et porte-parole interfédéral Covid Yves Van Laethem précise qu'«il faut beaucoup plus d’anticorps pour neutraliser ce variant. Notre immunité nous protège moins bien, sous réserve d’avoir un haut taux d’anticorps. Le seul moyen, c’est de faire une troisième dose de vaccin anti-covid».
Outre l’accélération de l’administration de la troisième dose Pfizer et Moderna, plusieurs mesures sont reconduites en attendant le prochain comité de concertation qui se tiendra le 22 décembre.
L'obligation du pass sanitaire (Covid Safe Ticket ou CST) qui permet aux vaccinés et aux non-contaminés d’entrer dans les établissements horeca, au cinéma ou à la salle de fitness, est prolongée de trois mois dans la partie francophone du pays. Soit jusqu'au 15 avril. L’imposition du CST a été jugée illégale par un tribunal namurois, mais elle reste d’application durant la procédure d’appel.
Le ministre fédéral de la Santé Frank Vandenbroucke entend pour sa part faire vacciner les enfants dès l’âge de 5 ans. Il attend toutefois l’avis du comité de bioéthique. «Mon intention, explique le socialiste, est qu'on protège ainsi le monde dans lequel vivent ces enfants: les parents, les grands-parents... Ce qu'on a vu avec les 12-17 ans, c’est que le vaccin contrarie la circulation du virus» dans cette classe d'âge.
Frank Vandenbroucke prône également le maintien de l’obligation du port du masque dès 6 ans, en classe mais aussi partout où les adultes doivent le porter. «C'est une mesure qui sera en vigueur jusqu'à fin janvier, comme toutes les autres mesures, parce qu’il faudra aussi utiliser ce type de précautions contre un variant comme Omicron», justifie-t-il.
Autre décision notable : des mesures de soutien financier au personnel soignant sont prévues pour 2022 à hauteur de 43 millions d’euros. Le gouvernement va donner un complément forfaitaire aux infirmiers et aux infirmières spécialisées. Son montant culminera à 2.500 euros brut par an. L’espoir des autorités est de stopper la vague de démissions et d’absentéisme qui frappe les hôpitaux, les obligeant à fermer des unités entières de soins.
Ces nouvelles dispositions interviennent alors que tous les chiffres pandémiques sont à la baisse. Les nouvelles contaminations au SARS-CoV2 sont en recul de 24% par rapport à la semaine précédente. 3.120 personnes sont hospitalisées (-11%), dont 804 patients traités en soins intensifs (-3%). Chaque jour, 44 décès sont attribués en moyenne au covid (-11%).
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