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L'université de Lorraine au cœur d'une enquête pour racisme
International 2 min. 28.04.2019 Cet article est archivé

L'université de Lorraine au cœur d'une enquête pour racisme

L'université de Lorraine au cœur d'une enquête pour racisme

Photo: AFP
International 2 min. 28.04.2019 Cet article est archivé

L'université de Lorraine au cœur d'une enquête pour racisme

Sophie WIESSLER
Sophie WIESSLER
Plusieurs échanges de propos et de vidéos racistes à l'encontre d'étudiants noirs ont été révélés vendredi au sein de l'université située à Metz. La justice a été saisie pour faire toute la lumière sur cette affaire.

Avec AFP - L'université de Lorraine s'apprête à ouvrir une enquête administrative après avoir été alertée sur des échanges de propos et de vidéos racistes entre des étudiants, a indiqué samedi à l'AFP le directeur de la communication de l'université David Diné.


Victimes du racisme ordinaire au Luxembourg
Ce jeudi marque la journée internationale pour l'élimination de la discrimination raciale. Une forme de racisme également présente au Luxembourg. Ghislaine et Armelle, deux Camerounaises habitant au Grand-Duché, ont accepté de témoigner.

«Nous avons été alertés hier par les réseaux sociaux sur le fait qu'un groupe privé Messenger (la messagerie de Facebook, ndlr) d'étudiants en sociologie à Metz était apparemment un déversoir de propos et de vidéos racistes se moquant des étudiants et d'enseignants noirs», a-t-il expliqué.

«Je ne savais pas que ça faisait si mal»

«Tolérance zéro face à ces comportements inacceptables sur nos campus comme ailleurs», a réagi dans un tweet la ministre de l'Enseignement supérieur, Frédérique Vidal. «Toute ma confiance à l'@Univ_Lorraine, qui je le sais, réagira rapidement et avec une grande exemplarité pour faire sanctionner les auteurs», a-t-elle ajouté.

Ceux-ci «ont insulté toute une communauté, c'est vraiment dégueulasse», s'est indigné auprès de l'AFP, Diop, un étudiant sénégalais en sociologie sur le campus messin, disant ressentir «de la peine». «Je n'ai jamais vécu ça avant, je disais même que je m'en (fichais) mais j'étais ignorant, je ne savais pas que ça faisait si mal», a confié le jeune homme âgé de 21 ans.

Même si «deux ou trois étudiants» seulement feraient partie du groupe incriminé, l'université va très prochainement «diligenter une enquête interne administrative» en vue d'une éventuelle plainte, considérant la situation «assez grave pour interroger la communauté universitaire», a annoncé M. Diné.

L'affaire a été révélée «à l'occasion d'une sortie, quand une jeune fille a pris des captures d'écran des conversations de ce groupe et les a postées sur les réseaux sociaux», a-t-il précisé.

L'université «condamne la gravité des actes racistes»

Selon Diop, qui suit les mêmes cours que le groupe mis en cause, les messages racistes auraient visé «une dizaine» d'étudiants noirs, dont lui-même. «L'université doit bien punir les auteurs de ces messages péjoratifs pour prévenir tout autre acte de ce genre dans le futur», espère-t-il.

Dans un tweet posté vendredi soir alors que cette affaire devenait virale sur les réseaux sociaux, l'université a «condamné la gravité des actes racistes dont elle a pris connaissance (...) commis sur les réseaux sociaux par des étudiant.e.s.».

Une «enquête interne sera instruite avec la plus grande fermeté», a-t-elle ajouté. Le syndicat étudiant Unef Lorraine a appelé dans un communiqué «la communauté universitaire (à) apporter des réponses fermes face à de tels actes» qu'il «condamne et dénonce fermement».

Des actes qui ne sont pas sans rappeler ceux dénoncés par Armelle*, jeune Camerounaise étudiante à l'université de Luxembourg, qui avait accepté de témoigner pour nous début mars et dénonçait également ce «racisme ordinaire» très présent au Grand-Duché.

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