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L'UE tente d'organiser sa sortie du confinement
International 4 min. 15.04.2020 Cet article est archivé

L'UE tente d'organiser sa sortie du confinement

Charles Michel (à g.) et Ursula von der Leyen ont défini trois critères pour déclencher le déconfinement

L'UE tente d'organiser sa sortie du confinement

Charles Michel (à g.) et Ursula von der Leyen ont défini trois critères pour déclencher le déconfinement
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L'UE tente d'organiser sa sortie du confinement

L'Union européenne a défendu mercredi une approche coordonnée pour sortir du confinement, «indispensable» pour relancer l'économie sans mettre en péril la santé des citoyens. Est en outre annoncée une conférence des donateurs pour financer un vaccin contre le coronavirus.

(AFP) - Pas de calendrier précis pour cette feuille de route, mais des «recommandations» à l'adresse des capitales européennes dont certaines ont déjà entamé le processus de fin de confinement, à l'image du Danemark ou de l'Autriche. «Inspirées par le bon sens et les données scientifiques», ces lignes directrices doivent permettre une sortie ordonnée «progressivement, pas de manière identique dans tous les pays mais de manière similaire», a expliqué Charles Michel, président du Conseil européen, l'organe regroupant les 27 chefs d'Etat et de gouvernement.

«Ce n'est pas un signal que les mesures de confinement peuvent être levées dès maintenant», a en même temps mis en garde la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, lors d'une conférence de presse commune. Le début de l'épidémie avait donné lieu à des mesures nationales en ordre dispersé, qu'il s'agisse de la fermeture des frontières, ou de la décision de certains pays, comme l'Allemagne et la France, d'interdire l'exportation d'équipement de protection, avant qu'une solidarité ne se mette finalement en place.


European Commission President Jean-Claude Juncker gestures during his last presser in Brussels on November 29, 2019. - The 64-year-old head of the EU's executive is at the end of his five-year mandate and is expected to hand over the reins to his successor on December 1, 2019. (Photo by Kenzo TRIBOUILLARD / AFP)
«L'UE ne doit pas s'accrocher à ses vieux logiciels»
Jean-Claude Juncker juge la réponse européenne apportée à la crise du coronavirus. L'ex-président de la Commission observe que «les premières réactions furent nationales» pour la bonne et simple raison que «l'UE ne dispose pas d'un arsenal suffisant en matière de santé publique».

Dans le document conjoint de la Commission et du Conseil, qui appelle chaque Etat membre à notifier au préalable son plan de sortie, il est souligné qu'un «manque de coordination dans la levée des mesures risque d'avoir des effets négatifs pour tous les Etats membres et d'entraîner des frictions politiques».

Trois critères doivent déterminer le moment opportun pour déclencher le déconfinement: une baisse prolongée de la propagation du virus, un système de santé suffisamment équipé pour faire face à une hausse des infections après la levée des mesures, et des capacités de test suffisantes. L'exécutif européen insiste sur la coordination entre Etats membres, notamment afin de protéger l'intégrité du marché unique européen.


European Commissioner for Crisis Management Janez Lenarcic talks at a press conference at the EU headquarters, during a partial lockdown aimed at curbing the spread of the COVID-19 pandemic, caused by the novel coronavirus, in Brussels, on April 7, 2020. (Photo by Francisco Seco / POOL / AFP)
L'UE pourrait emprunter 1.500 milliards d'euros
Face à la crise du coronavirus, l'Union européenne pourrait financer un fonds de 1.500 milliards d'euros à partir d'emprunts garantis par les États membres, a évoqué mardi l'un des trois vice-présidents de la Commission européenne.

Les mesures de soutien à l'économie, lourdement impactée par les mesures de confinement, ont déjà coûté 3.000 milliards d'euros au continent, selon Mme von der Leyen. La Commission planche toujours sur une refonte du projet de budget européen pour la période 2021-2027, qui sera l'assise d'un immense plan de relance s'ajoutant aux mesures d'urgence déjà prises.

Dans la perspective d'une fin de l'isolement, la feuille de route insiste sur l'importance des applications mobiles de traçage, qui «peuvent aider à interrompre les chaînes de transmission de l'infection plus rapidement et de façon plus efficace que des mesures générales de confinement». Elles doivent reposer «sur le consentement de l'utilisateur et respecter pleinement les règles de l'UE sur la vie privée et les données personnelles». Une «boîte à outils» sur ce sujet doit être publiée dans la semaine par la Commission.

Le télétravail doit continuer à être encouragé

Bruxelles organisera aussi le 4 mai une conférence en ligne des donateurs pour financer la recherche d'un vaccin contre le covid-19. Selon l'OMS, seul un vaccin «sûr et efficace» mettra un coup d'arrêt à la transmission du virus qui a fait plus de 120.000 morts dans le monde.

Prônant une levée «graduelle» du confinement, l'UE rappelle que les personnes âgées ou souffrant de maladies chroniques doivent être protégées «plus longtemps». Les mesures d'exception décidées par certains pays, dont certains ont décrété l'état d'urgence, «doivent progressivement être remplacées par des interventions plus ciblées», pour garantir le respect de la démocratie.

La levée des contrôles aux frontières internes de l'UE doit se faire de façon coordonnée, et la priorité donnée aux transfrontaliers et aux travailleurs saisonniers. La réouverture des frontières extérieures, dont la fermeture doit être prolongée jusqu'au 15 mai, doit se faire dans un second temps. «Toute la population ne devrait pas retourner sur son lieu de travail en même temps», et le «télétravail doit continuer à être encouragé», recommande encore Bruxelles. A propos des écoles, elle évoque la possibilité d'adapter les horaires des repas et des classes réduites.    

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