Changer d'édition

L'UE prête à accorder un nouveau délai à Londres
International 11 4 min. 10.04.2019 Cet article est archivé

L'UE prête à accorder un nouveau délai à Londres

La Première ministre britannique a joué son va-tout mardi auprès de la France et de Berlin.

L'UE prête à accorder un nouveau délai à Londres

La Première ministre britannique a joué son va-tout mardi auprès de la France et de Berlin.
AFP
International 11 4 min. 10.04.2019 Cet article est archivé

L'UE prête à accorder un nouveau délai à Londres

Les 27 de l'Union européenne devraient une nouvelle fois convenir d'un report du Brexit, assorti de conditions et dont la durée reste toutefois à déterminer, lors d'un sommet extraordinaire ce mercredi à Bruxelles.

AFP - Le premier délai accordé par l'UE à Theresa May, du 29 mars au 12 avril, n'a pas porté ses fruits: le Royaume-Uni n'est toujours pas en position de ratifier le traité de retrait négocié entre Bruxelles et Londres.


(FILES) This file photo taken on June 22, 2016 shows A Union flag flies in the wind in front of the Big Ben clock face and the Elizabeth Tower at the Houses of Parliament in central London.
Britain's referendum vote to leave the European Union has pitted parents against children, cities against rural areas, north against south and university graduates against those with fewer qualifications. "What the government is now faced with is not only the economic consequences of a break with the EU, but a fracturing of the United Kingdom," said Rodney Barker, emeritus professor of government at the London School of Economics. / AFP PHOTO / JUSTIN TALLIS
Brexit: les Britanniques votent la sortie de l'UE
Le référendum organisé le jeudi 22 juin a signé la sortie de la Grande-Bretagne de l'Union européenne.

La Première ministre Theresa May a dans une lettre aux 27 demandé jusqu'au 30 juin pour tenter de rallier les députés britanniques, qui ont déjà rejeté le texte par trois fois. De source diplomatique, le projet de conclusions du sommet ne mentionnait pas de date, laissée en blanc, mardi soir.

Une prolongation flexible?

Le constat à Bruxelles est clair: «notre expérience jusqu'à présent, ainsi que les profondes divisions au sein de la Chambre des Communes, nous donnent peu de raisons de croire que le processus de ratification pourra être achevé d'ici à la fin juin», écrit le président du Conseil européen Donald Tusk dans sa lettre d'invitation au sommet.

Il rencontrera Mme May en tête à tête juste avant l'ouverture, mercredi vers 17H30 (15H30 GMT). Redoutant un «Brexit sans accord accidentel» et soucieux d'éviter des «sommets Brexit à répétition», le Polonais avance l'idée d'une «prolongation flexible, qui ne durerait que le temps nécessaire et pas plus d'un an». Elle pourrait ainsi être interrompue dès ratification de l'accord de retrait par les deux parties.

L'idée de M. Tusk a trouvé un certain écho du côté de Berlin, où Mme May est venue mardi à la veille du sommet plaider sa cause auprès de la chancelière allemande Angela Merkel.

Cette dernière a jugé, lors d'une rencontre qui a suivi avec des membres de son parti, qu'un report «jusqu'à début 2020» est possible, selon des propos rapportés par un participant. Dans la foulée, Mme May s'est rendue à Paris.

A la tête du camp des partisans d'une plus grande fermeté, inquiets à l'idée que le Royaume-Uni perturbe le fonctionnement de l'UE de l'intérieur, la France, si elle n'est «pas opposée» à un report du Brexit, estime qu'un délai d'un an «paraît trop long», selon l'Elysée.

Paris «n'est pas fermé à construire une autre solution» que le «no deal», mais «avec certaines limites et pas à tout prix», a précisé la présidence avant la rencontre entre Emmanuel Macron et Theresa May. «La France sera très ferme» et «plus la période (d'extension) sera longue, plus les garanties devront être sérieuses» afin de «ne pas mettre en danger le fonctionnement de l'UE», selon l'Elysée.

«Le 'no deal' ne sera jamais la décision de l'UE»

Il faudrait par exemple que le Royaume-Uni s'engage à ne pas perturber certains gros dossiers en cours de discussion à Bruxelles, comme l'élaboration du budget de l'UE pour la période 2021-2027. Downing Street a répété dans la journée que Mme May se concentrait sur la date du 30 juin, tout en insistant que Londres souhaitait garder l'option de partir le 22 mai afin d'éviter les élections européennes (du 23 mai au 26 mai).


Xavier Bettel et Michel Barnier se sont entretenus ce lundi avant que le négociateur du Brexit pour l'UE ne rencontre, ce lundi soir à Bruxelles, Stephen Barclay, le ministre britannique chargé du Brexit.
Michel Barnier au Luxembourg: «La clarté doit avoir lieu au Royaume-Uni»
«Il faut que quelque chose bouge du côté britannique, c'est la clarté ou le mouvement qui doit avoir lieu au Royaume-Uni», a lancé Michel Barnier, de passage lundi au Luxembourg. A 46 jours du Brexit, le Premier ministre estime qu'«il reste encore du temps pour éviter le no deal».

Pour la première fois, dans son courrier aux 27, la Première ministre avait reconnu l'obligation du Royaume-Uni d'organiser le scrutin si le pays n'était pas parti d'ici là. La durée d'un éventuel report «doit être proportionnelle à l'objectif que doit servir cette extension», a souligné le négociateur en chef de l'UE Michel Barnier, lors d'une réunion avec des ministres de l'UE mardi en préparation du sommet. «Et ça dépend de ce que Mme May dira demain», a-t-il dit.

«Le 'no deal' ne sera jamais la décision de l'UE, ce sera toujours la responsabilité du Royaume-Uni de nous dire ce qu'il veut», a insisté M. Barnier devant la presse, tandis qu'Angela Merkel a assuré que «l'UE ne veut pas pousser les Britanniques vers un Brexit désordonné». Mme May s'appuie sur un nouvel élément pour plaider sa cause: des pourparlers entre le gouvernement et l'opposition britanniques, dans l'espoir de trouver un compromis.

«Nous avons exprimé tous une attente et un espoir à propos de cette négociation», a souligné Michel Barnier. Un peu plus tard à Londres, le gouvernement britannique annonçait que ces discussions reprendraient après le sommet de mercredi, signifiant qu'elles n'avaient toujours pas abouti.

Suivez-nous sur Facebook, Twitter et abonnez-vous à notre newsletter de 17h.


Sur le même sujet

La Première ministre britannique se rend ce mardi à Berlin puis Paris à la veille d'un sommet européen crucial où elle plaidera pour un report du Brexit auprès des dirigeants européens afin d'éviter une sortie brutale de l'Union européenne le 12 avril.
Les deux femmes s'étaient rencontrées le 11 décembre dernier déjà.
A la veille du déplacement de Theresa May en France et en Allemagne, le ministre des Affaires étrangères a glissé une petite pique humoristique aux Britanniques lors d'une réunion des ministres des Affaires étrangères ce lundi à Luxembourg.
Luxtimes , Konf Prepare4Brexit , Chambre de Commerce , Jean Asselborn Foto:Guy Jallay/Luxemburger Wort
La Première ministre britannique Theresa May a demandé un report du Brexit jusqu'au 30 juin 2019, dans une lettre envoyée ce vendredi matin au président du Conseil européen Donald Tusk. Il propose un report «flexible» allant jusqu'à douze mois.
Uni Anti-Brexiter, Steve Bray, fait campagne devant le parlement britannique à Westminster.
Un projet de loi prévoit de mettre en place l'«approche généreuse» prévue par la Commission européenne et permettre aux 4.600 citoyens britanniques installés au Luxembourg de s'adapter aux changements que le Brexit va provoquer dans leurs droits.
An anti-Brexit protester draped in a composite if the EU and Union flag walks past more flags outside the Houses of Parliament in London on March 4, 2019. - Britain's Prime Minister Theresa May has promised to return to parliament with an EU Withdrawl Bill for lawmakers to have a 'meaningful vote' by March 12. Unless there is a negotiated delay Britain will leave the EU on March 29. (Photo by Tolga Akmen / AFP)