L'UE pourrait accorder moins de rabais aux Etats
L'UE pourrait accorder moins de rabais aux Etats
(AFP) - Des Etats membres de l'UE peuvent-ils bénéficier de réductions à l'heure de participer aux quelque 160 milliards d'euros du budget de l'Union? Ce sera l'une des questions à laquelle il faudra répondre, jeudi, lors du sommet consacré sur les finances de la communauté pour les années 2021 à 2027. Mais difficile de revenir sur cette pratique des «rabais» dans les mœurs depuis trois décennies.
«I want my money back», clamait ainsi la Première ministre britannique Margaret Thatcher dans les années 1980. En 1984, la «Dame de fer» obtient ce fameux «rabais» sur la contribution de son pays. A l'époque, le Royaume-Uni justifie cette mesure par le fait que la redistribution du budget européen se fait alors principalement au travers de la Politique agricole commune (environ 70%). Or le pays n'a pas un important secteur agricole. Le mécanisme permet alors d'abaisser la contribution nationale du Royaume-Uni de près de 66% de sa contribution nette.
Au fil du temps, cinq autres pays membres ont réussi à décrocher ces rabais: Allemagne, Danemark, Pays-Bas, Autriche et Suède. «C'est une jungle en termes de transparence qui sert bien ceux qui en bénéficient», estime un haut responsable européen. Berlin, Amsterdam, Vienne et Stockholm ne paient ainsi que 25% de leur part. L'Allemagne a de fait économisé près de 967 millions d'euros en 2019.
Aujourd'hui, un groupe de 18 Etats membres estime que le Brexit est «une opportunité unique de réformer et moderniser» le calcul du Cadre financier pluriannuel. «Aucun Etat membre ne souffre d'un surpoids budgétaire assez gros pour pouvoir prétendre» à un rabais, assure ce groupe où l'on retrouve France, Espagne, Italie, Pologne, pays baltes ou encore Bulgarie, Roumanie et Hongrie.
Pour la période 2021-2027, le président du Conseil européen Charles Michel propose des «corrections forfaitaires» qui seraient «dégressives». Toutefois, le politique belge ne précise pas si elles seraient appelées à disparaître complètement.
Les pays bénéficiaires de rabais veulent évidemment les conserver, même si le budget de l'UE ne cesse de croître (proche des 160 milliards d'euros de dépenses). «La raison pour laquelle nous avons ces rabais demeure aussi clairement dans la prochaine période que dans l'actuelle», a par exemple expliqué le ministre suédois des Affaires européennes. Pas gagné donc...
