L'Irlande retourne aux urnes à cause du Brexit
L'Irlande retourne aux urnes à cause du Brexit
(AFP) - «Il existe actuellement une fenêtre d'action pour organiser des élections législatives et avoir un nouveau gouvernement en place pour la prochaine réunion du Conseil européen en mars avec un mandat fort pour se concentrer sur ces négociations cet été et cet automne.» C'est par ces mots que Leo Varadkar a annoncé, mardi, son intention d'appeler les électeurs irlandais à désigner de nouveaux parlementaires.
Faute de majorité suffisante, le Fine Gael (centre droit) du Premier ministre gouverne l'Irlande depuis les législatives de 2016 avec le soutien du parti rival Fianna Fail. Plusieurs scandales ont cependant ébranlé cette alliance centriste et l'incertitude sur la sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne, qui poussait la classe politique irlandaise à l'unité, est désormais levée. L'organisation d'élections anticipées d'une année était donc largement attendue.
«J'ai toujours dit que les élections devraient se dérouler au meilleur moment pour le pays. Ce moment est arrivé», a expliqué Leo Varadkar. «Nous avons un accord de Brexit et après le vote positif (des députés britanniques sur le texte) jeudi dernier, il est désormais certain que le Royaume-Uni quittera l'Union européenne le 31 janvier d'une manière ordonnée», a-t-il ajouté.
«Cependant, le Brexit n'est pas fait. En fait, ce n'est que la mi-temps», selon les termes du chef du gouvernement irlandais. Une allusion à l'accord de libre-échange que le Premier ministre britannique Boris Johnson veut conclure dès cette année avec les 27.
L'Irlande, membre de l'Union européenne, aurait eu le plus à perdre d'une sortie sans accord du Royaume-Uni, qui aurait brutalement perturbé les échanges entre ces deux pays très liés, voire fragilisé la paix maintenue depuis deux décennies dans la province britannique d'Irlande du Nord.
Leo Varadkar s'est personnellement impliqué, et c'est après un tête-à-tête avec son homologue britannique Boris Johnson que ce dernier a réussi à négocier un nouvel accord de divorce avec Bruxelles et éviter un possible «no deal» aux conséquences économiques désastreuses. Sans doute la venue d'Ursula von der Leyen à Dublin cette semaine, après son passage par Luxembourg lundi, lui permettra de rassurer son partenaire.
