L'idée d'épargne salariale de nouveau sur les rails
L'idée d'épargne salariale de nouveau sur les rails
(JFC, avec AFP) - Esquissant des pistes de sortie de crise, Gérald Darmanin, ministre de l'Action et des Comptes publics a exposé ce week-end à titre personnel une proposition pour l'après-crise: «généraliser» et «étendre l'actionnariat salarié, en versant aux salariés des montants importants, et non plus symboliques», comme il l'a indiqué dans un entretien au Journal du dimanche. Une telle généralisation de l'intéressement et de la participation salariale pour toutes les entreprises est «une vieille idée du général de Gaulle (...) qui réconcilie le capital de travail», ajoute-t-il. Cette voie de sortie de crise consiste à faire «confiance aux acteurs économiques et la croissance crée la richesse qui permet de rembourser cette dette».
A l'heure actuelle, la participation est obligatoire dans les entreprises de plus de 50 salariés et l'intéressement ne l'est pas. Il est également possible de faire évoluer le plafond des primes, aujourd'hui fixé à 20% du salaire brut. Une nouvelle réduction du forfait social pourrait être envisagée. Gérald Darmanin doit répondre aux appels à une hausse des salaires, dans une situation de crise, où l'exécutif cherche surtout à préserver la compétitivité des entreprises.
Dans cette optique, le gouvernement français compte exonérer de cotisations sociales des entreprises de secteurs particulièrement affectés par les conséquences de l'épidémie de covid-19. «Ces exonérations de charges représentent trois milliards d'euros et concerneront près de 500.000 entreprises», a détaillé le ministre. Cette mesure va s'appliquer «dans le secteur du tourisme, des arts et spectacles, de la restauration, de l'hôtellerie, de la culture, du sport», a-t-il énuméré. En dehors de ces secteurs, les sociétés ayant vu leurs cotisations sociales reportées pourront étaler leur paiement sur une période pouvant atteindre 36 mois, a-t-il ajouté.
Depuis le début de la tempête économique provoquée par la crise sanitaire du nouveau coronavirus, le gouvernement a multiplié les mesures pour tenter d'aider les entreprises à passer le cap. Fonds de solidarité, prêts garantis par l'État, chômage partiel: au total, l'exécutif a déployé 450 milliards d'euros d'aides et de garanties de l'État, selon le ministre de l'Économie Bruno Le Maire.
Nous avons choisi l'endettement, qui est préoccupant, contre la faillite qui aurait été désastreuse
Mais toutes ces mesures auront un coût et la dette française va «sans doute » dépasser le seuil de 115% du produit intérieur brut, a prévenu Gérald Darmanin. Le ministre s'est toutefois refusé à donner une estimation plus précise: «ce sont des choses trop importantes pour pouvoir faire des commentaires avec le doigt mouillé», a-t-il dit.
«La dette, c'est à la fois les dépenses que l'on fait, et on en fait beaucoup, et les recettes qu'on n'a pas. Dans cette crise il y a une sorte d'effet ciseau, vous dépensez plus et vous avez moins de recettes fiscales parce qu'il y a moins d'activité», a-t-il encore expliqué. «Ce qui est certain, c'est que nous avons choisi l'endettement, qui est préoccupant, contre la faillite qui aurait été désastreuse», a ajouté M. Darmanin.
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