L’enseignement belge passe à l’orange
L’enseignement belge passe à l’orange
De notre correspondant, Max Helleff (Bruxelles) - Comme son homologue flamand, l’enseignement obligatoire francophone passera au «code orange adapté» d’ici la Toussaint. Cette décision a été annoncée sans surprise mercredi par la ministre de l’Education, la socialiste Caroline Désir. Elle est justifiée par la nécessité de protéger les enfants du covid-19 tout en leur permettant de continuer à fréquenter la classe.
Concrètement, les écoliers francophones de l’enseignement obligatoire (de 6 à 18 ans) suivront toujours les cours en présentiel. Le distanciel reste l’exception, contrairement à ce qui fut annoncé en juin dernier. Les experts estiment en effet que la présence en classe est un facteur important du développement chez l’enfant, tant au point social, cognitif que psychologique. En contrepartie, les règles sanitaires seront renforcées au sein des établissements afin d’entraver la propagation du virus.
Cette décision va à l’encontre des revendications de la Fapeo, l’association des parents des élèves de l’enseignement officiel (soit la moitié des écoliers francophones). Mercredi, au terme d’une enquête menée auprès de 1.700 familles, elle a estimé que la gestion sanitaire laissait trop à désirer dans maintes écoles. Elle a exigé en conséquence que le mode d’enseignement à distance soit davantage privilégié. «On est en train d’éteindre nos jeunes. Qu’on cesse de transformer l’école en “bagne” pour les élèves !», ont martelé les porte-parole de cette association.
A l’arrivée, ce sont toutefois les partisans d’une école toujours ouverte qui l’ont emporté. Pour combien de temps ? C’est la question. La décision de conserver le mode présentiel fait en effet tache dans un contexte alarmiste. Tous les indicateurs épidémiologiques sont au rouge en dépit des nouvelles mesures de confinement en application depuis le 19 octobre. Seul un léger ralentissement des contaminations permet d’entrevoir une embellie.
Plusieurs personnalités se sont déjà prononcées pour demander un reconfinement plus drastique. Celui-ci pourrait viser les sports et les milieux de la culture qui ont obtenu de continuer à fonctionner moyennant une série de règles strictes. Mais aussi les commerces.
Le libéral Georges-Louis Bouchez fait partie de ceux qui demandent des mesures plus fortes. «Tout le monde doit se réveiller, plaide-t-il. Si on continue comme ça, on va arriver à la saturation de la capacité hospitalière dans les toutes prochaines semaines […] 850 contaminations pour 100.000 habitants, c’est 8,5 fois plus que ce qui permet de maîtriser le virus». Le Mouvement réformateur, le parti présidé par Georges-Louis Bouchez, participe à la coalition Vivaldi au pouvoir.
Cette sortie confirme que la perspective d’un reconfinement pur et dur vit fortement au sein du gouvernement fédéral, ainsi que parmi les scientifiques qui le conseillent. Vendredi, une nouvelle réunion au sommet doit officiellement lancer le « baromètre » censé donner en permanence à la population le dernier état des lieux de la crise sanitaire tout en stipulant les règles à respecter. Toutefois, il n’est pas impossible que d’autres dispositions soient annoncées dans le même temps, sans attendre la quinzaine de jours qui doivent permettre de dire si les précédentes mesures ont eu - ou non - des effets positifs.
Mercredi, la tension est montée à nouveau d’un cran avec la décision de la VUB – l’homologue flamande de l’Université libre de Bruxelles – de passer en code rouge dès le lundi 26 octobre. Les cours à distance seront ici la règle. Des mesures d’accompagnement seront prévues pour les 1er bac et pour les étudiants venus de l’étranger.
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