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L’Atomium perd la boule
International 3 min. 19.05.2020 Cet article est archivé

L’Atomium perd la boule

Pour leurs 60 ans, les Schtroumpfs avaient pris d'assaut le célèbre monument.

L’Atomium perd la boule

Pour leurs 60 ans, les Schtroumpfs avaient pris d'assaut le célèbre monument.
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L’Atomium perd la boule

Max HELLEFF
Max HELLEFF
L’un des monuments les plus célèbres de la capitale belge est menacé par le covid-19. Cette situation résume la crise du tourisme bruxellois.

De notre correspondant Max HELLEFF (Bruxelles) - L’un des monuments les plus emblématiques de Bruxelles est aujourd’hui menacé par le covid-19 : l’Atomium qui a dû fermer ses portes en raison de la pandémie se dirige vers un déficit de quelque 3 millions d’euros pour l’exercice 2020 alors qu’en février,  un boni de 800.000 euros était validé.

Né avec l’exposition universelle de 1958, l’Atomium est à Bruxelles ce que la Tour Eiffel est à Paris. Des rénovations récentes lui ont redonné son lustre d’antan. Mais il reste que ce monument vit de ses propres rentrées et est donc extrêmement sensible aux fluctuations d'une activité touristique aujourd’hui à l’arrêt. «Si l’Atomium a réussi à se remettre du contrecoup du lockdown de 2015 et des attentats de 2016, l’impact du covid-19 est sans commune mesure par rapport aux autres événements négatifs », avance l’association qui gère les lieux. Elle demande de pouvoir reprendre une exploitation «normale» au plus tard le 1er juillet, voire le 1er juin, afin d’éviter la catastrophe.

Il y a un mois, le même langage était tenu à propos de l’hôtel Métropole, seul cinq étoiles de la capitale à ne pas appartenir à un grand groupe international. Depuis, les restaurants La Bécasse et Bonsoir Clara ont fait aveu de faillite. Déjà fragilisés par les travaux du piétonnier et par les attentats du 22 mars 2016, ces deux établissements battaient de l’aile depuis un certain temps déjà. La crise sanitaire a accéléré le mouvement, explique en substance L’Echo.

L’Atomium, le Métropole, la Bécasse… soit autant de hauts lieux touristiques de la capitale à vivre essentiellement du passage des étrangers. Mais cette source de rentrées est pour l'instant tarie. Bien que les règles du confinement aient été assouplies ces dernières semaines par le Conseil national de sécurité, les frontières du pays restent fermées. Et le message des autorités consiste pour l’heure à laisser entendre aux Belges qu’ils pourraient passer leurs vacances d'été au pays et que les touristes de l’extérieur devront patienter avant de revenir fouler les pavés de la Grand-Place ou les plages de la mer du Nord.

Est-ce tenable alors que plusieurs Etats européens parient sur le retour du tourisme de masse? L’Atomium estime que les Belges représentent 30% des visiteurs de ses sphères d'acier et compte plus que jamais sur leur adhésion.

Hôtels et restaurants s'impatientent

Il n’est pas sûr que ce réflexe cocardier suffira à soulager les finances de l’œuvre imaginée par l’ingénieur André Waterkeyn et érigé par les architectes André et Jean Polak. Ni d’ailleurs celles de l’horeca bruxellois qui attend impatiemment la réouverture. Mais rien n’est prévu avant le 8 juin, au plus tôt. D’ici là, la pression du secteur devrait s’accentuer sur le gouvernement Wilmès qui s’enfonce jour après jour dans l’impopularité. Samedi, la Première ministre a été reçue froidement à l’hôpital Saint-Pierre de Bruxelles par le personnel soignant qui lui a tourné le dos. Lundi, c’est la Flandre politique qui a volé au secours des propriétaires des secondes résidences de la Côte et de l’Ardenne, toujours interdites d’accès en raison du confinement.

Selon la fédération du commerce Comeos, lhoreca belge perd actuellement 47 millions d’euros par jour en chiffres d’affaires. La perte totale pourrait atteindre les 4 milliards d’euros si la réouverture n’a pas lieu le 8 juin. A Bruxelles, 20.000 personnes sont employées dans l’hébergement ou la restauration. 94% sont actuellement en chômage temporaire. Un hôtel, un restaurant ou un café sur cinq pourrait disparaître.

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