L’adhésion au vaccin va croissant en Belgique
L’adhésion au vaccin va croissant en Belgique
De notre correspondant, Max Helleff (Bruxelles) - Mardi, la Belgique a lancé officiellement sa campagne de vaccination dans les maisons de repos. Les chiffres parlent d’eux-mêmes : 83 % des résidents en Wallonie et 92 % à Bruxelles acceptent de recevoir le vaccin de Pfizer/BioNTech.
Il s’agit toutefois de données partielles, qui incluent en outre une partie du personnel soignant. En Belgique, rappelons-le, la moitié de la mortalité attribuée au coronavirus a été enregistrée dans les maisons de repos.
Selon la ministre wallonne de la Santé Christie Morreale, la première dose du vaccin devrait pouvoir être administrée à tous les résidents qui le souhaitent dans les trois prochaines semaines. La seconde dose suivra dans les temps, des stocks suffisants étant constitués.
En revanche, aucune indication précise n’a été donnée quant à la date à laquelle commencera la seconde phase, celle qui concernera les hôpitaux et les professionnels de la santé. Tout dépendra de la capacité de production de Pfizer.
La ministre Morreale ne se laisse toutefois pas enfermer dans le calendrier fixé par la firme pharmaceutique américano-allemande. Elle parie sur l’arrivée des vaccins concurrents. «On vaccine en fonction des arrivées des doses. Si on a des bonnes nouvelles sur le vaccin de Moderna, dont on nous dit que l’autorisation pourrait être délivrée début février, on pourra accélérer le processus. Nos espoirs vont aussi vers celui d’AstraZeneca chez qui on a sécurisé 7 millions de doses», confie-t-elle.
L’Allemagne et le Royaume-Uni n'ont-ils pas une longueur d'avance? «Si on ramène le nombre de vaccinés à l’échelle de la Wallonie, on va deux fois plus vite qu’en Allemagne !», rétorque la socialiste. «Toutes les méthodes sont louables mais on voit qu’il y a des ruptures de stock là-bas, ce qui va générer d’autres types de frustrations.»
La Belgique a déjà sécurisé plus de 22 millions de doses. Elle s’attend à en recevoir 300.000 en janvier, soit 150.000 personnes a priori vaccinées. Cela peut sembler peu par rapport à une démographie forte de plus de 11 millions d’individus. En réalité, c’est inespéré pour les autorités qui ont affronté ces derniers mois l’incrédulité d’une partie de la population, dubitative quant à la capacité des vaccins à vaincre le coronavirus et anxieuse face à l’apparition d’effets secondaires éventuels.
60% de la population
Pour convaincre à grande échelle, une première campagne a été lancée qui parie sur «l’esprit critique de la population» sans «tomber dans le matraquage» . Une autre doit suivre. Les communicants avancent en terrain plutôt favorable, les manifestations de type «anti-vaccs» n’ayant jamais réellement pris ici.
Les chiffres d’adhésion obtenus aujourd’hui auprès des maisons de repos confirment une tendance relevée il y a quinze jours par l’Institut de santé publique Sciensano, cette fois auprès de la jeunesse. 60% de la population de 18 ans et plus dit vouloir se faire vacciner, soit 10 % de plus par rapport à une enquête livrée en septembre.
L’espoir d’un retour à la vie normale constitue sans surprise l’une des principales motivations des adeptes de la vaccination.
La pression, il est vrai, ne faiblit guère. Après l’arrivée la semaine dernière d’un variant venu du Royaume-Uni, un autre aurait engendré plusieurs foyers de contamination en Campine (nord-est du pays) au cours des derniers jours. Son ADN est actuellement examiné, mais rien ne prouverait pour l’instant qu’il soit plus contagieux selon les autorités sanitaires.
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