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Johnson dévoile sa vision pour le Royaume-Uni
International 4 min. 19.12.2019 Cet article est archivé

Johnson dévoile sa vision pour le Royaume-Uni

La sortie de l'UE et l'augmentation des moyens du système de santé sont les priorités de Boris Johnson.

Johnson dévoile sa vision pour le Royaume-Uni

La sortie de l'UE et l'augmentation des moyens du système de santé sont les priorités de Boris Johnson.
Photo: AFP
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Johnson dévoile sa vision pour le Royaume-Uni

Réaliser le Brexit et augmenter les moyens du système de santé: le Premier ministre britannique donne corps à ses promesses de campagne. Son programme de politique nationale est présenté ce jeudi aux députés lors du traditionnel discours du trône de la reine Elizabeth II.

(AFP) - Cette fois, il n'y aura ni carrosse ni couronne pour la souveraine de 93 ans, dont le discours sous les ors de la Chambre des Lords marque l'ouverture de la nouvelle session parlementaire, une semaine après la consécration des conservateurs aux législatives anticipées. Le cérémonial très chargé accompagnant généralement cet événement a été réduit: Noël approche et le dernier discours de la reine remonte à deux mois seulement, avant le scrutin voulu par le gouvernement alors minoritaire pour avoir les coudées franches sur le Brexit.                   

«Le Premier ministre a été très clair sur ce qu'il croit être les priorités du pays, c'est-à-dire le (service de santé) NHS, la lutte contre les crimes violents, le nivellement par le haut à travers le pays et la réalisation du Brexit», a détaillé son porte-parole. 

Le programme législatif devrait rester peu ou prou identique à celui détaillé le 14 octobre. Il prévoit aussi des moyens supplémentaires pour les écoles, de meilleures infrastructures et des peines d'emprisonnement plus lourdes pour les infractions terroristes, selon un communiqué du 10, Downing Street.

Accord de divorce

Boris Johnson, qui a séduit un électorat populaire dans des régions votant jusqu'alors pour les travaillistes, revendique être à la tête d'un gouvernement du peuple chargé de répondre aux aspirations des Britanniques en matière de services publics, de justice sociale ou encore d'infrastructures.

Mais la première des priorités est la sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne, dont il n'a eu de cesse de promettre la mise en oeuvre le 31 janvier, après trois reports.


TOPSHOT - A man in a Union Jack suit walks in Green park, London on December 13, 2019. - Conservative Prime Minister Boris Johnson today hailed a political "earthquake" in Britain after a thumping election victory which clears the way for the country to finally leave the EU next month after years of paralysing deadlock. (Photo by Niklas HALLE'N / AFP)
Gare à la concurrence déloyale du Royaume-Uni
A peine le résultat des élections britanniques tombé, que les partenaires européens réagissent au Brexit désormais plus que probable après la large victoire des partisans de Boris Johnson.

Rien d'étonnant dès lors à ce que le premier texte soumis à la Chambre des communes dans sa nouvelle composition, dès vendredi, soit l'accord de divorce négocié avec Bruxelles, censé terminer 47 ans de mariage difficile et plus de trois ans de psychodrame ayant suivi le référendum de 2016. Après un vote en deuxième lecture vendredi, son adoption devrait s'achever après les fêtes. Elle fait peu de doute, les conservateurs disposant de 365 sièges sur 650 à la Chambre des communes.


Britain's Houses of Parliament, incorporating the House of Lords and the House of Commons, is pictured in central London on December 16, 2019. - Prime Minister Boris Johnson vowed Saturday to repay the trust of former opposition voters who gave his Conservatives a mandate to take Britain out of the European Union next month. Johnson toured a leftist bastion once represented by former Labour leader Tony Blair in a bid to show his intent to unite the country after years of divisions over Brexit. (Photo by Tolga Akmen / AFP)
Johnson présentera son accord de Brexit vendredi
Le Premier ministre britannique est attendu vendredi à la Chambre des communes pour y présenter son accord sur le départ du Royaume-Uni de l'UE.

«Il est maintenant impossible de faire dérailler les intentions du gouvernement comme nous l'avons vu au cours des douze derniers mois», estime Jill Rutter, du centre de réflexion UK in a Changing Europe. Déjà, Boris Johnson se projette dans l'après-Brexit. Il veut conclure un accord commercial avec l'UE en moins d'un an et a prévu d'interdire dans la loi d'application de l'accord de retrait toute extension au-delà de 2020 de la période de transition censée ménager le temps de discuter la future relation entre Londres et Bruxelles. 

Une intransigeance qui a fait ressurgir les craintes d'une sortie sans accord dommageable à l'économie. L'UE a rétorqué qu'elle ferait le maximum pour aboutir à un accord avant l'échéance, tout en prévenant qu'un «no deal aurait plus d'impact sur le Royaume-Uni que sur les Européens».

Des milliards pour la santé

Outre l'accent mis sur le Brexit, Boris Johnson doit aussi annoncer ce jeudi une hausse à coups de milliards de livres du financement du service de santé, affaibli par des années d'austérité. Il a déjà réitéré sa promesse de 50.000 infirmiers de plus (en incitant 19.000 y travaillant déjà à y rester) et 40 nouveaux hôpitaux, en recevant des infirmiers à Downing Street mercredi. 

«Nous réalisons le plus gros investissement dans le NHS de mémoire d'homme», a-t-il affirmé à cette occasion. Le programme législatif du gouvernement fera l'objet d'un débat à la Chambre des communes suivi d'un vote en janvier des députés. Signe des fissures infligées par le Brexit à l'unité du Royaume-Uni, la Première ministre écossaise Nicola Sturgeon doit, elle, réaffirmer jeudi son attachement à un nouveau référendum sur l'indépendance de l'Ecosse. Elle doit plaider pour un transfert des pouvoirs permettant aux Ecossais, majoritairement opposés à la sortie de l'UE, de décider eux-mêmes d'organiser une telle consultation, actuellement laissée au bon vouloir de Londres.   


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