Grèves et réquisitions du côté des pétroliers français
Grèves et réquisitions du côté des pétroliers français
(AFP) - Ils ont voulu défier le gouvernement, qui a donc mis sa menace à exécution. Face à des grévistes déterminés à poursuivre leur mouvement pour les salaires dans les raffineries, le gouvernement a lancé une première réquisition qui vise le déblocage du dépôt de carburant de la raffinerie normande d'Esso-ExxonMobil.
La réquisition ne concerne cependant pas les opérations de la raffinerie et donc la production de carburant. Les quelques grévistes indispensables au déblocage du carburant des cuves devraient quant à eux se voir contraints de venir travailler, sous peine de sanctions pénales.
Malgré cette menace brandie pour la première fois la veille par la Première ministre, les grévistes des groupes pétroliers ont décidé tôt mercredi matin de poursuivre leur mouvement pour de meilleurs salaires, prolongeant les pénuries de carburants qui affectent la France entière. Six des sept raffineries de France sont en grève mercredi: les quatre de TotalEnergies et les deux d'Esso-ExxonMobil; seule celle de Lavéra (groupe Petroineos) n'est pas bloquée.
30% des stations-service à sec
Avant l'aube mercredi, à la raffinerie Esso-ExxonMobil de Gravenchon (Port-Jérôme), en Seine-Maritime, une cinquantaine de salariés grévistes ont voté à main levée la poursuite de la grève, au pied de l'usine, où des palettes brûlent et sans présence policière alentour, a constaté l'AFP.
La grève se poursuit aussi à la raffinerie Esso de Fos-sur-Mer (Bouches-du-Rhône), a constaté l'AFP, mais aucune réquisition n'a été reçue. Aucun carburant n'est sorti d'ici depuis le 21 septembre.
Chez TotalEnergies, la grève dure depuis deux semaines et prend de l'ampleur. Dans l'ensemble des sites en mouvement, la grève a été reconduite mercredi avec «quasiment 100% de grévistes parmi les opérateurs», a indiqué tôt mercredi à l'AFP Eric Sellini, coordinateur CGT pour le groupe. Soit la raffinerie de Normandie, près du Havre, le dépôt de carburant de Flandres, près de Dunkerque, la «bio-raffinerie» de La Mède (Bouches-du-Rhône), la raffinerie de Feyzin, et depuis mardi, la raffinerie de Donges (Loire-Atlantique).
Du côté des automobilistes, les files d'attente pour trouver du carburant s'allongent et l'exaspération se fait sentir. Faute d'approvisionnement, près de 30% des stations-service étaient à sec en France, mardi soir.
Suivez-nous sur Facebook, Twitter et abonnez-vous à notre newsletter de 17h.
