Gare à la concurrence déloyale du Royaume-Uni
Gare à la concurrence déloyale du Royaume-Uni
(AFP) - L'Union européenne est prête à négocier dès le lendemain du Brexit un accord sur sa future relation avec le Royaume-Uni, qu'elle met en garde contre toute «concurrence» déloyale, après la victoire écrasante des candidats conservateurs. «Il n'est pas question de conclure les négociations quel qu'en soit le prix. On peut conclure une négociation quand on considère que les résultats sont équilibrés», a insisté le président du Conseil européen, Charles Michel.
La large victoire de Boris Johnson aux législatives britanniques a été accueillie comme un soulagement par les Européens. En effet, ce score signifie que le Brexit aura (très probablement) bien lieu le 31 janvier. Mais le temps presse déjà pour Londres et Bruxelles, qui n'ont, selon les dispositions qu'ils ont négociées, que quelques mois, d'ici fin 2020, pour parvenir à cet accord à l'importance pourtant considérable, tant leur proximité économique est grande.
Le délai de négociation est «très ambitieux», a concédé la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen. «Onze mois» entre le 1er février et le 31 décembre 2020: «c'est très court», a-t-elle insisté.
«Il y aura un concurrent à notre porte» après le Brexit, a averti la chancelière allemande Angela Merkel, ce qui peut selon la chancelière allemande«inciter» les Européens «à être plus rapides dans (leurs) décisions». Le Royaume-Uni ne doit pas devenir «un concurrent déloyal», a surenchéri le président français Emmanuel Macron.
Extension possible
Dans les négociations, les Européens veilleront donc particulièrement à ce que la future relation garantisse des règles du jeu équitables entre les deux parties. C'est précisément ce qu'ont rappelé les 27 dirigeants de l'UE, vendredi, dans leurs conclusions sur le Brexit. Cette relation, révisée par l'actuel négociateur de la Commission européenne sur le Brexit, Michel Barnier, devra être «fondée sur un équilibre des droits et obligations».
Le gouvernement britannique a jusqu'au 1er juillet pour demander une extension de cette période de transition. A cette date, il ne pourra présenter qu'une demande unique: un ou deux ans supplémentaires. Boris Johnson a cependant affirmé qu'il ne comptait pas user de cette possibilité, ce qui laisse planer une incertitude sur la capacité des deux parties à s'entendre sur leur future relation. Le risque est d'autant plus grand qu'outre les échanges commerciaux, d'autres domaines devraient crisper les discussions, comme la pêche, qui préoccupe par exemple le Danemark, la France et l'Espagne.
