Erdogan devra s'expliquer à Bruxelles
Erdogan devra s'expliquer à Bruxelles
(AFP) - «Je vais avoir une rencontre avec des responsables de l'Union européenne demain en Belgique», a déclaré dimanche Recep Tayyip Erdogan, lors d'un discours à Istanbul retransmis à la télévision. Il a ajouté espérer «revenir de Belgique avec des résultats différents». A Bruxelles, on a annoncé que M. Erdogan rencontrerait à 18h le président du Conseil européen Charles Michel et la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen. Ils discuteront notamment «des problèmes de migrations, de sécurité, de la stabilité dans la région et de la crise en Syrie», a annoncé le porte-parole de Charles Michel.
M. Erdogan a aussi appelé dimanche la Grèce à «ouvrir ses portes» aux migrants pour qu'ils se répandent ensuite dans le reste de l'Union européenne. «Hé, la Grèce! Je te lance un appel... Ouvre tes portes également et libère-toi de ce fardeau», a-t-il lancé. «Laisse-les aller dans d'autres pays européens».
Des dizaines de milliers de migrants tentent de passer la frontière entre la Turquie et la Grèce depuis que le président turc a annoncé, le 29 février dernier, qu'il cessait de respecter un accord de mars 2016 avec l'Union européenne. Cet accord prévoyait que les migrants restent en Turquie, en échange d'une aide financière européenne à Ankara.
Aux termes de cet accord, la Turquie avait accepté de contenir le flot des migrants qui fuient la guerre en Syrie, en échange de plusieurs milliards d'euros. Mais Ankara estime l'aide obtenue pour l'instant insuffisante pour faire face au coût des quatre millions de migrants et de réfugiés, principalement Syriens, qu'elle accueille depuis des années.
Aujourd'hui, Ankara redoute que le million de personnes déplacées du fait de la récente offensive du régime syrien dans le nord de la Syrie ne vienne se présenter à ses portes. Aussi, la Turquie attend de l'UE de recevoir également un soutien afin de la soutenir dans ses opérations en territoire syrien; un engagement militaire mené avec le soutien de Moscou.
Une main tendue
Vendredi, le président turc a relâché un peu la pression migratoire sur l'UE en donnant l'ordre aux garde-côtes d'empêcher les migrants de traverser la mer Egée, autre voie de passage vers la Grèce. Les autorités grecques ont annoncé jeudi que plus de 1.700 d'entre eux étaient arrivés sur les îles grecques, venant s'ajouter aux 38.000 déjà présents qui surpeuplent les camps de réfugiés dans des conditions de plus en plus précaires.
Depuis Berlin, le gouvernement allemand a annoncé lundi matin qu'une coalition de pays «volontaires» de l'Union européenne envisage de prendre en charge jusqu'à 1.500 enfants migrants bloqués sur les îles grecques par mesure de soutien «humanitaire». Les noms des pays impliqués n'ont pas été précisés. Mais le Luxembourg, la semaine passée, avait déjà fait part, par la voix du ministre Jean Asselborn (LSAP), de son intention d'accueillir une dizaine de réfugiés mineurs.
