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En France, la réforme des retraites a été adoptée par le Sénat
International 5 min. 12.03.2023
Politique

En France, la réforme des retraites a été adoptée par le Sénat

Pendant que le Sénat concluait l'examen de la réforme, des centaines de milliers de personnes sont descendues dans la rue lors d'une septième journée d'action.
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En France, la réforme des retraites a été adoptée par le Sénat

Pendant que le Sénat concluait l'examen de la réforme, des centaines de milliers de personnes sont descendues dans la rue lors d'une septième journée d'action.
Photo: AFP
International 5 min. 12.03.2023
Politique

En France, la réforme des retraites a été adoptée par le Sénat

Le texte de la réforme des retraites a été adopté par le Sénat, marquant une étape très importante pour ce projet phare du second quinquennat d'Emmanuel Macron.

(AFP) - Le Sénat, à majorité de droite, a adopté samedi soir la réforme des retraites après dix jours de débats heurtés, offrant au gouvernement un premier succès législatif sur ce texte très contesté. La Première ministre Elisabeth Borne n'a pas caché sa satisfaction après ce vote obtenu par 195 voix contre 112.


Protesters hold flags, placards and a banner reading "the retirement" in a demonstration in Dijon, central-eastern France on March 7, 2023, on the sixth day of nationwide rallies organized since the start of the year against French President's pension reform and its postponement of the legal retirement age from 62 to 64. - Massive strikes are expected from March 7, 2023, with unions promising to bring the country "to a standstill" and strikes set to hit many sectors such as transport, energy and oil refining. (Photo by ARNAUD FINISTRE / AFP)
Le Sénat vote le report de l'âge de départ à la retraite à 64 ans
Le Sénat a voté peu après minuit mercredi le décisif article 7 reculant l'âge de départ à la retraite à 64 ans, tandis que les syndicats qui demandaient à rencontrer le président se sont vu opposer porte close par Emmanuel Macron.

«Une étape importante a été franchie», s'est-elle félicitée dans une déclaration à l'AFP, convaincue qu'il «existe une majorité» au Parlement pour adopter la réforme. Car le projet phare du second quinquennat d'Emmanuel Macron va poursuivre son parcours législatif et aborde une semaine décisive. Un vote crucial l'attend probablement jeudi à l'Assemblée nationale.

Le Sénat a bouclé sa course contre la montre avec une journée d'avance sur l'échéance fixée à dimanche minuit, en vertu de l'article de la Constitution auquel le gouvernement a eu recours pour limiter le temps des débats législatifs.

«Enfin, nous y voilà!», s'est exclamé le patron des sénateurs Les Républicains Bruno Retailleau qui a demandé au ministre du Travail Olivier Dussopt de transmettre un message au président Emmanuel Macron. «Nous votons la réforme, mais nous ne votons pas (pour) lui».

Des échanges moins paisibles que prévu

À gauche, la sénatrice socialiste Monique Lubin a fustigé une réforme «brutale». «C'est une journée noire pour tous les salariés de ce pays».

Le Sénat «a joué son rôle» et avait pour seul objectif «l'intérêt du pays et celui des Français», a au contraire estimé son président Gérard Larcher (LR).


French Prime Minister Elisabeth Borne and French Labor Minister Olivier Dussopt speak during a debate the government's pension reform plan at The National Assembly - French Parliament's lower house - in Paris, early February 18, 2023. (Photo by Ludovic MARIN / AFP)
Retraites: fin des débats dans la confusion à l'Assemblée
Les députés français n'ont pas réussi à aller au bout de l'examen du projet de réforme des retraites. Le texte part désormais au Sénat, tandis que la bataille va se poursuivre dans la rue, avec de nouvelles manifestations.

En février, l'avalanche d'amendements déposés par l'alliance de gauche (Nupes) avait empêché l'Assemblée nationale de se prononcer sur cette réforme contestée de toutes parts. Elle n'était même pas parvenue à examiner l'article 7 au cœur du projet, prévoyant le recul de l'âge de départ de 62 à 64 ans.

Au Sénat, où la France insoumise (LFI) ne dispose pas d'élus, les échanges ont été moins paisibles qu'attendu et ont tranché avec l'ambiance habituellement feutrée du Palais du Luxembourg.

Afin d'accélérer des débats qui s'éternisaient, Olivier Dussopt avait dégainé vendredi l'arme de l'article 44.3 de la Constitution. Une procédure qui permet un vote unique sur l'ensemble du texte sans mettre aux voix les amendements auxquels le gouvernement est défavorable.

«Coup de force»

L'examen du projet de loi a donc pu avancer au pas de charge, surtout après le nouveau coup d'accélérateur impulsé par M. Retailleau qui a renoncé samedi après-midi à son amendement emblématique sur les régimes spéciaux de retraite bénéficiant à certaines catégories de travailleurs.

Pendant que le Sénat concluait l'examen de la réforme, des centaines de milliers de personnes sont descendues dans la rue lors d'une septième journée d'action, qui a nettement moins mobilisé que les six précédentes.

Le ministère de l'Intérieur a dénombré 368.000 manifestants en France, dont 48.000 à Paris. C'est la plus faible mobilisation depuis le début du mouvement de contestation.

La détermination est «forte», a néanmoins assuré le secrétaire général de la CFDT Laurent Berger qui souligne régulièrement le caractère historique de l'opposition populaire à cette réforme.

Suspense à l'Assemblée

Après le Sénat, c'est désormais au tour de la commission mixte paritaire (CMP) d'entrer en scène. Ce conclave réunira mercredi sept députés, sept sénateurs, et autant de suppléants dans une salle à huis clos du Palais Bourbon avec l'objectif de parvenir à un compromis sur les mesures qu'Assemblée et Sénat n'ont pas votées dans les mêmes termes.


31.03.2022 OGBL : Stellungnahme zum Scheitern der Verhandlungen der Tripartite , Pressekonferenz ,  Foto : Marc Wilwert / Luxemburger Wort
«L'OGBL s'alliera à ce mouvement jusqu'au bout»
En France, ce jeudi 19 janvier est marqué par un important mouvement de protestation contre la réforme des retraites. Présidente de l'OGBL, Nora Back apporte son soutien à ses homologues français et appelle à «ne rien lâcher».

Le camp présidentiel et la droite semblent avoir la main sur cette CMP, avec respectivement cinq et quatre titulaires chacun, dont Olivier Marleix, patron des députés LR, favorable à la réforme. Une nouvelle journée de manifestations, la huitième, sera organisée par les syndicats, en parallèle de la réunion.

Dans le meilleur des scénarios pour l'exécutif, si députés et sénateurs parviennent à un accord au sein de cette commission, le texte remanié devra être validé jeudi 16 mars à partir de 9h au Sénat, puis à 15h à l'Assemblée. Ce dernier vote, s'il est positif, vaudra adoption définitive par le Parlement.


9.000 à 17.000 manifestants ont mis Metz à l'arrêt
Les Messins ont répondu présent au rendez-vous de l'intersyndicale du 7 mars, appelant à «mettre la France à l'arrêt». Dans le cortège, nombreux étaient ceux qualifiant ce mardi de «tournant» dans la mobilisation contre la réforme des retraites.

Mais les doutes sur l'existence d'une majorité à l'Assemblée ont ravivé l'hypothèse d'un recours par le gouvernement à l'article 49.3 de la Constitution. Il permet une adoption sans vote, mais expose l'exécutif au risque d'une motion de censure. User de ce dispositif serait «dangereux», «une forme de vice démocratique», a averti Laurent Berger.

Au Palais Bourbon, la droite est très divisée sur ce texte bien qu'elle soit traditionnellement favorable à un report de l'âge légal de la retraite. À ce stade, entre 30 et 35 députés LR seulement (sur 61) envisagent de voter le texte, une quinzaine de s'y opposer, et environ une dizaine de s'abstenir, selon une source interne. Signe du malaise chez certains élus de droite, les LR n'ont pas fait le plein non plus au Sénat. Six d'entre eux ont voté contre et 18 se sont abstenus.


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«Plus de deux millions» de personnes ont manifesté dans plus de 200 cortèges, dont environ 400.000 à Paris, a affirmé la CGT, tandis que le ministère de l'Intérieur comptabilisait 1,12 million de manifestants, dont 80.000 dans la capitale.
Le débat sur la réforme des retraites démarre ce lundi 6 février à l'Assemblée nationale à Paris, alors que deux journées de mobilisation intersyndicale sont programmées en France cette semaine, mardi et samedi.
(FILES) In this file photo taken on January 17, 2023, French Prime Minister Elisabeth Borne takes part in a session of Questions to the government at the National Assembly in Paris. - The French government's plan to reform the pension system, which includes hiking the minimum retirement age, will begin to be debated in parliament on February 6, 2023, with a third day of nationwide strikes and protest against the bill planned for February 7. The French president is facing his biggest standoff with France's trade unions since coming to power in 2017, with the outcome of a series of strikes and protests seen as decisive for both sides. (Photo by Thomas SAMSON / AFP)
Après un 19 janvier qui aura vu plus de deux millions de Français manifester contre la réforme des retraites, le gouvernement d'Emmanuel Macron espère que le mouvement fléchisse. La rue lui donnera-t-elle tort ce mardi 31 janvier?
Le gouvernement a adopté lundi en Conseil des ministres sa réforme des retraites affichant sa «détermination» à aller jusqu'au bout sans «renoncer» au report de l'âge de départ à 64 ans, malgré une mobilisation massive que les opposants entendent encore amplifier.
French Labour Minister Olivier Dussopt speaks to the media after the weekly cabinet meeting which the government's pension reform was presented in Paris on January 23, 2023. (Photo by Ludovic MARIN / AFP)