Changer d'édition

Économies de gaz: l'Union européenne trouve un accord
International 4 min. 26.07.2022 Cet article est archivé
Crise énergétique

Économies de gaz: l'Union européenne trouve un accord

Le plan européen prévoit toujours une réduction de consommation de gaz d'au moins 15 %.
Crise énergétique

Économies de gaz: l'Union européenne trouve un accord

Le plan européen prévoit toujours une réduction de consommation de gaz d'au moins 15 %.
Photo : Getty Images/iStockphoto
International 4 min. 26.07.2022 Cet article est archivé
Crise énergétique

Économies de gaz: l'Union européenne trouve un accord

Les ministres de l'Energie de 26 des 27 pays de l'Union européenne sont parvenus à un accord à Bruxelles. Seule la Hongrie s'est opposée au texte.

(AFP) - Les ministres de l'Énergie de l'Union européenne, réunis à Bruxelles, se sont accordés mardi pour réduire leur consommation de gaz de façon coordonnée et voler ainsi au secours de l'Allemagne, après une nouvelle baisse drastique des livraisons russes.

«Ce n'était pas une mission impossible! Les ministres sont parvenus à un accord politique sur la réduction de la demande de gaz en prévision de l'hiver prochain», a annoncé la présidence tchèque de l'UE sur son compte Twitter.

Le plan, proposé la semaine dernière par la Commission, a été profondément remanié, mais ses grands principes sont préservés. Il prévoit toujours que chaque pays fasse «tout son possible» pour réduire, entre août 2022 et mars 2023, sa consommation de gaz d'au moins 15% par rapport à la moyenne des cinq dernières années sur la même période.

Unité et solidarité

En cas de «risque de grave pénurie», un mécanisme d'alerte rendra «contraignante» pour les Vingt-Sept la réduction de 15%, mais cet objectif sera adapté aux réalités de chaque pays, notamment aux capacités d'exporter les quantités de gaz économisées aux pays dans le besoin, grâce à une série d'exemptions.


L'Union européenne dévoile son plan pour passer l'hiver
Bruxelles dévoile ce mercredi son plan pour passer l'hiver et surmonter la chute des livraisons de gaz russe.

Le géant russe Gazprom a annoncé lundi qu'il réduirait dès mercredi drastiquement, à 33 millions de m3, ses livraisons quotidiennes à l'Europe via le gazoduc Nord Stream, arguant de la nécessité de maintenance d'une turbine.

«L'UE est unie et solidaire. La décision d'aujourd'hui a clairement montré que les États membres s'opposeront à toute tentative russe de diviser l'UE en utilisant l'approvisionnement énergétique comme une arme», a déclaré le ministre tchèque en charge de l'Énergie, Jozef Sikela, dont le pays assure la présidence tournante de l'UE.

«L'adoption de la proposition (...) en un temps record a incontestablement renforcé notre sécurité énergétique commune. En économisant du gaz maintenant, nous serons mieux préparés. L'hiver sera beaucoup moins coûteux et plus facile pour les citoyens et l'industrie de l'UE», a-t-il affirmé.

Opposition de la Hongrie

«Réduire notre consommation de gaz (...) est le meilleur moyen de réagir au chantage au gaz de Poutine», a commenté son homologue luxembourgeois, Claude Turmes. Parmi les 27, seule la Hongrie s'est opposée au texte, a-t-il souligné.

«Nos chaines de production industrielles sont complètement interdépendantes. Si la chimie tousse en Allemagne alors c'est toute l'industrie européenne qui peut s'arrêter», avait averti la ministre française Agnès Pannier-Runacher, à son arrivée pour la réunion.

Au coeur du dispositif européen, la réduction contraignante de 15% de la consommation avait suscité des critiques. Elle vise à mutualiser l'effort en cas d'urgence pour aider notamment l'Allemagne, très dépendante du gaz russe. Un choc majeur sur la première économie européenne se répercuterait immanquablement sur l'ensemble des Vingt-Sept. D'où le besoin de solidarité.

L'Allemagne reconnaît «une erreur stratégique»

Elle impose de fait des contraintes à des pays comme la France ou l'Espagne, pourtant à l'abri d'une rupture des approvisionnements russes grâce à leurs politiques énergétiques.

«L'Allemagne a commis une erreur stratégique dans le passé» en cultivant cette dépendance envers Moscou et le gouvernement travaille d'arrache-pied pour la supprimer, a reconnu le ministre allemand Robert Habeck, tout en demandant la solidarité européenne. «Nous devons maintenant résoudre cela ensemble», a-t-il dit.

Le plan avait fait ces derniers jours l'objet de vives critiques de la part de plusieurs États. Parmi les plus virulents: les pays d'Europe du sud, dont l'Espagne, où le souvenir des plans de rigueur douloureux imposés par Berlin après la crise financière de 2008 est encore vif.


ARCHIV - 11.07.2022, Mecklenburg-Vorpommern, Lubmin: Rohrsysteme und Absperrvorrichtungen in der Gasempfangsstation der Ostseepipeline Nord Stream 1 und der Übernahmestation der Ferngasleitung OPAL (Ostsee-Pipeline-Anbindungsleitung). (zu dpa: «Der Ernstfall droht: Wie Deutschland über den Winter kommen soll») Foto: Jens Büttner/dpa +++ dpa-Bildfunk +++
Les firmes luxembourgeoises se préparent au black-out gazier
Le gaz naturel, dont dépendent de nombreux secteurs, se fait rare. Les entreprises luxembourgeoises cherchent des alternatives.

La ministre espagnole de la Transition écologique Teresa Ribera avait dénoncé un manque de concertation de la Commission et jugé le plan «injuste» et «inefficace».

Les diplomates des 27 en ont tenu compte. Ce sera finalement le Conseil de l'UE, représentant les États membres, et non la Commission, comme celle-ci le demandait, qui décidera de la mise en oeuvre éventuelle des objectifs contraignants.

L'accord prévoit des exemptions pour les États, notamment insulaires, qui ne sont pas interconnectés aux réseaux de gaz des autres pays ou pour ceux qui ont dépassé leurs objectifs de remplissage des réservoirs de gaz. Il réduit aussi l'objectif d'économie des pays dont les interconnections sont limitées ou qui ont besoin du gaz pour certaines «industries critiques».


Sur le même sujet

Le ministre de l'Energie Claude Turmes se félicite de l'adoption du règlement européen sur une réduction de 15% de la consommation de gaz. En parallèle, une stratégie nationale de réduction de la demande d'énergie sera présentée en automne.
"Das 15-Prozent-Ziel ist machbar", so Energieminister Claude Turmes.
La Commission européenne a présenté mercredi un plan dans le but d'accélérer le développement des énergies renouvelables et des économies d'énergie. L'objectif : s'affranchir «le plus vite possible» des importations de gaz russe, en réaction à la guerre en Ukraine.
A worker operates equipment operated by GCA (Gas Connect Austria) and TAG (Trans Austria Gas pipelines) at one of the largest interconnection gas hubs in Europe at Baumgarten an der March, Lower Austria. - The facility mainly receives Russian imports, but takes also shipments of gas from Norway and some other countries. These supplies are re-routed to consumption centers in Austria and in Europe via a number of pipeline systems running in various directions. The Baumgarten hub consists of gas reception, metering and testing facilities. (Photo by JOE KLAMAR / AFP)