Des armes belges pour soutenir l’Ukraine
Des armes belges pour soutenir l’Ukraine
De notre correspondant Max HELLEFF (Bruxelles) - La Belgique a envoyé samedi du matériel militaire de protection et d'orientation en Ukraine. 2.000 mitrailleuses vont également être acheminées. Et 300 militaires vont s'envoler pour la Roumanie.
La non-belligérance opposée aux appels répétés des Ukrainiens n'aura duré que quelques heures. Jeudi, la ministre de la Défense, Ludivine Dedonder, avait pourtant assuré que l'armée belge ne disposait pas de matériel excédentaire après des années d'économies dans la Défense. Le lendemain, sa consœur des Affaires étrangères, Sophie Wilmès, affirmait être «convaincue que l'on doit faire plus. Nous avons demandé ce qui est possible.»
Entretemps, le chargé d'affaires ukrainien à Bruxelles, Yehor Pyvovarov, avait qualifié de «moquerie» la décision du gouvernement De Croo de se limiter à l'envoi de matériel de protection (essentiellement des casques) et d'orientation. Selon ses dires relayés par Le Soir, l'Ukraine recevait déjà des armes d'autres pays de l'Otan.
Des systèmes de missiles portatifs de défense anti-aérienne
Depuis, la Belgique est montée en puissance en décidant d'envoyer quelque 3.800 tonnes de fuel et 2.000 mitrailleuses de type FNC, une ancienne génération de fusil d'assaut fabriqué par la FN Herstal.
Selon le site Business AM, les Ukrainiens voulaient beaucoup plus : «À la Belgique, ils ont spécifiquement demandé des systèmes de missiles portatifs de défense anti-aérienne (Mistral) et des lance-grenades (M2), pour arrêter le coût d'une invasion par l'agresseur russe».
Samedi, Alexander De Croo s'est entretenu avec le président Zelensky «des efforts supplémentaires de la Belgique en vue de soutenir l'Ukraine face à la brutale agression russe (...) Nous avons également discuté des mesures supplémentaires à prendre aux niveaux européen et international», a-t-il ajouté avant de réaffirmer le soutien du pays au peuple ukrainien.
La Belgique participe indirectement au conflit russo-ukrainien
De Croo fait partie de ceux qui ont immédiatement plaidé pour geler les moyens financiers personnels de Vladimir Poutine. Vendredi, un accord a été trouvé par les 27 États membres de l'UE pour sanctionner directement le président russe ainsi que son ministre des Affaires étrangères, Sergeï Lavrov, par le gel de leurs avoirs.
C'est donc un pas clair vers une participation indirecte au conflit russo-ukrainien qu'a fait la Belgique. Dans un premier temps, la ministre de la Défense Ludivine Dedonder en avait limité le rôle à un alignement sur la volonté éventuelle de l'Otan d'activer les mécanismes de mobilisation des forces de l'Alliance.
Le parti marxiste belge critiqué
Après sa participation à la Coalition internationale contre l'Etat islamique en Syrie et en Irak, la Belgique se retrouve de nouveau partie prenante d'un conflit. 300 militaires seront en outre envoyés en Roumanie dans le cadre de la force de réaction rapide de l'Otan. Enfin, dimanche, la Belgique comme le Luxembourg ont décidé de fermer leur ciel aux avions russes.
A l'exception des réticences manifestées par les Verts quant à l'envoi d'armes, la majorité gouvernementale est apparue unie derrière le Premier ministre. Dans l'opposition, la volonté manifeste du Parti du travail de Belgique (PTB), parti marxiste et anti-capitaliste, de ne pas condamner directement l'agression russe a frappé les esprits et engendré des commentaires amers sur l'héritage stalinien des communistes belges. En différents cénacles, ces derniers ont mis l'accent sur le contexte général de la crise et les responsabilités ukrainiennes dans son déroulement. Au Sénat, le PTB a refusé de signer une condamnation commune et un appel aux sanctions contre le régime de Vladimir Poutine.
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