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Camouflet infligé à la Belgique sur la centrale de Doel
International 29.07.2019 Cet article est archivé

Camouflet infligé à la Belgique sur la centrale de Doel

Les réacteurs Doel 1 et Doel 2 devront faire l'objet d'une évaluation environnementale, indique lundi la CJUE.

Camouflet infligé à la Belgique sur la centrale de Doel

Les réacteurs Doel 1 et Doel 2 devront faire l'objet d'une évaluation environnementale, indique lundi la CJUE.
Photo: Oliver Berg/dpa
International 29.07.2019 Cet article est archivé

Camouflet infligé à la Belgique sur la centrale de Doel

Dans un arrêt rendu ce lundi, la Cour de justice de l'Union européenne (CJUE) estime que la loi autorisant la prolongation de deux des réacteurs du site ne respectait pas les règles environnementales. Une décision qui n'aboutit cependant pas à la fermeture du site, comme le souhaite le Grand-Duché.

Jmh - La décision des autorités belges de prolonger la vie de deux réacteurs de la centrale de Doel, près d'Anvers, jusqu'en 2025 au maximum, ne respecte pas le droit européen. En cause, l'absence d'évaluation environnementale préalable à la mise en oeuvre des travaux nécessaires à la modernisation du site.

Dans un arrêt rendu ce lundi, les juges de la CJUE estiment non seulement que les travaux sur Doel 1 et Doel 2 - rendus possibles par une loi de 2003 - «sont de nature à affecter la réalité physique des sites concernés», mais également que «ce projet doit être considéré comme étant d'une ampleur comparable, en termes de risques d'incidences environnementales, à celui de la mise en service initiale des centrales».

Dangerosité reconnue

Située à proximité de la frontière avec les Pays-Bas et à 230 km du Grand-Duché, la centrale de Doel possède quatre réacteurs, régulièrement évoqués en raison des dégradations enregistrées par les autorités de contrôle nucléaire. Pour la modernisation des seuls réacteurs 1 et 2, l'opérateur Électrabel avait investi 700 millions d'euros. Une somme jugée non rentable par Électrabel, opérateur du site, qui reconnaissait en mai dernier «perdre 200 millions d'euros d'ici à 2025» pour permettre la prolongation des deux réacteurs.

Si l'arrêt de la CJUE n'oblige pas la fermeture, car «le droit de l'Union ne s'oppose pas à ce que les évaluations environnementales soient effectuées à titre de régularisation», il souligne le danger que représente le site. Pour rappel, le Luxembourg plaide pour la fermeture pure et simple de cette centrale, au même titre que son homologue de Tihange, située à quelque 150 km du Grand-Duché, et de la centrale française de Cattenom.



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