Bruxelles ne capitule pas devant les casseurs
Bruxelles ne capitule pas devant les casseurs
De notre correspondant Max HELLEFF (Bruxelles) - Les images du parc du Cinquantenaire devenu le théâtre d'un affrontement en règle entre casseurs et policiers ont fait le tour des médias au soir de la manifestation contre les mesures sanitaires qui a rassemblé quelque 50.000 personnes dimanche dans les rues de Bruxelles. Trois policiers et douze manifestants blessés. Mobiliers urbains démolis, pelouses saccagées, vitres brisées. Plus de 200 arrestations administratives et judiciaires.
De tels affrontements ne sont pas rares dans la capitale de l'Europe qui accueillait près d'un millier de manifestations par an avant la pandémie de coronavirus. Plusieurs actions syndicales se sont terminées de la même manière selon un scénario écrit d'avance : quelques centaines de casseurs se joignent aux manifestants et attendent que la foule se disloque pour faire le coup de poing avec la police.
Les premières analyses montrent qu'aux côtés d'une majorité de marcheurs pacifiques, des groupes d'extrême droite et d'extrême gauche réputés pour leur violence étaient dans la manifestation de dimanche dès le début. L'observatoire RésistanceS a noté la présence de plusieurs personnalités, partis et groupuscules d'extrême droite. Certains avaient battu le rappel de leurs troupes ces derniers jours sur les réseaux sociaux. On a donc vu ainsi des anars, des libertaires, des membres du Vlaams Belang, de Nation, d'un groupe proche des thèses nazies, etc. défiler aux côtés de simples opposants à la vaccination.
Le service d'ordre mis en place par les organisateurs de la manifestation n'a pas tenu bien longtemps. Le calme revenu, des cadres de la police expliquaient que toute la difficulté avait été de faire face à une multitude de groupes. Les organisateurs, qui avaient annoncé la participation de quelque 600 associations venues d'un peu partout en Europe, n'ont pas été en mesure de les maîtriser, contrairement à ce qui avait été convenu.
Au Soir, une commissaire divisionnaire a expliqué que «la mobilisation massive par le biais des mouvements sociaux, et l'utilisation de ceux-ci avant et pendant la manifestation, tant pour informer les participants et sympathisants en temps réel que pour appeler, avant ou pendant la manifestation, (avaient incité) certaines personnes ou groupements radicaux, à des actions violentes envers les forces de l'ordre.»
Preuve que ces nouvelles stratégies de protestation inquiètent, la police belge travaille en ce moment sur la manière dont elle devra les gérer à l'avenir via les techniques d'interpellation, la récolte d'informations et les méthodes d'identification. La ministre de l'Intérieur Annelies Verlinden souhaite en outre créer un observatoire des mouvements sociaux au sein de la police et tout savoir des «new ways of protesting».
«Rien ne peut justifier les agressions physiques»
«La liberté d'expression est l'un des fondements de notre société», avait déclaré le Premier ministre Alexander De Croo au soir de la manifestation. « Chacun est libre de manifester son opinion. Mais notre société n'acceptera jamais la violence aveugle, et encore moins à l'égard de nos forces de l'ordre. Les personnes impliquées ce dimanche seront poursuivies».
Quant à Philippe Close, le bourgmestre de Bruxelles qui avait accepté la tenue du grand rassemblement, il a qualifié la journée de «difficile»: «Rien ne peut justifier les agressions physiques dont ont été victimes les forces de l'ordre. En concertation avec le procureur du Roi, nous ferons tout pour identifier les auteurs.»
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