Boris Johnson veut suspendre le Parlement
Boris Johnson veut suspendre le Parlement
(AFP) – Le premiers effets de cette intention renforce l'hypothèse d'un Brexit dur sont une chute de la livre sterling de 0,6 % face à l'euro et au dollar, et les critiques de l'opposition. Le 14 octobre sera le jour du discours de la Reine, qui présente traditionnellement le programme du gouvernement.
Selon Boris Johnson contacté mardi par Jean-Claude Juncker, les élus «auront l'occasion de débattre du programme du gouvernement et de son approche du Brexit avant le Conseil européen (les 17 et 18 octobre) et pourront ensuite voter les 21 et 22 octobre, une fois son résultat connu», a-t-il dit.
«Si je réussis à conclure un accord avec l'UE, le Parlement pourra alors passer la loi pour la ratification de l'accord avant le 31 octobre», selon lui. «Les semaines précédant le Conseil européen sont vitales pour mes négociations avec l'UE», a-t-il souligné, ajoutant: «En montrant unité et détermination, nous avons une chance de décrocher un nouvel accord qui puisse être adopté par le Parlement».
Une manœuvre «antidémocratique»
La rentrée parlementaire est prévue mardi. Les députés ne siègeront donc que quelques jours avant une suspension jusqu'au 14 octobre. Le Parlement britannique est traditionnellement suspendu plusieurs semaines en septembre en raison des conférences annuelles des partis politiques mais l'extension court cette fois jusqu'à douze jours après la fin de la dernière conférence de parti, celle des Conservateurs.
Ce timing très serré rend improbable que les députés opposés à une sortie sans accord de l'Union européenne puissent faire voter des lois pour empêcher un Brexit sans accord le 31 octobre. L'opposition a dénoncé une manœuvre «antidémocratique» de la part de M. Johnson, qui s'est dit prêt à quitter l'UE «coûte que coûte» fin octobre, même sans accord de sortie. Les députés auront «amplement le temps de discuter le Brexit avant et après le Conseil européen», a défendu Boris Johnson sur la télévision Sky.
Fureur de l'opposition
Si le Parlement britannique est habituellement suspendu en septembre en raison des congrès annuels des partis, l'extension de cette suspension jusqu'au 14 octobre, douze jours après la fin de la dernière conférence, celle du parti tory, a provoqué la colère de l'opposition.
«C'est un scandale et une menace pour notre démocratie», a réagi Jeremy Corbyn, le chef du Labour, le principal parti d'opposition. M. Corbyn a écrit à la reine pour lui demander un entretien, selon une source au sein du Labour. Dans les rangs conservateurs modérés également, la décision a été dénoncée: l'ex-ministre des Finances Philip Hammond, opposé à un "no deal", a dénoncé un «scandale constitutionnel».
«J'adore le Royaume-Uni»
Le président américain Donald Trump a fait mercredi l'éloge du Premier ministre britannique Boris Johnson après sa décision controversée de suspendre le Parlement à l'approche de la date prévue pour la sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne. «Boris est exactement ce que le Royaume-Uni attendait, et prouvera que c'est "un grand homme!". J'adore le Royaume-Uni», a tweeté M. Trump, estimant qu'il serait «très difficile» pour le leader de l'opposition britannique Jeremy Corbyn de demander une motion de défiance à l'encontre de M. Johnson:
