Boris Johnson et les pro-Brexit gagnent les élections
Boris Johnson et les pro-Brexit gagnent les élections
(AFP) Les résultats publiés jusqu'au petit matin ont confirmé la tendance donnée par les premières estimations au sortir des urnes: les législatives britanniques organisées, jeudi, donnent une forte majorité aux conservateurs, qui n'avaient plus exercé un tel contrôle sur le Parlement depuis Margaret Thatcher. En raflant des circonscriptions ouvrières détenues depuis des décennies par les travaillistes, les Tories ont les coudées franches pour mettre en œuvre le Brexit, approuvé à 52% par les Britanniques en 2016 mais dans l'impasse depuis.
Après dépouillement dans les 650 circonscriptions, le parti de Boris Johnson remporté 365 sièges à la Chambre des communes, s'assurant une confortable majorité absolue qui lui manquait jusqu'à présent. Les travaillistes remportent 202 sièges, selon ce même décompte.
Ce «nouveau mandat fort (...) donne à ce nouveau gouvernement l'occasion de respecter la volonté démocratique du peuple britannique», a souligné Boris Johnson, également réélu dans la circonscription d'Uxbridge et South Ruislip, à l'ouest de Londres.
C'est en revanche une claque pour le Labour et son très gauchisant chef, Jeremy Corbyn. "«Très déçu», ce dernier, désormais sur un siège éjectable, a annoncé qu'il ne conduirait pas le parti aux prochaines élections, tout en souhaitant voir son parti entamer une «réflexion sur le résultat du scrutin et sur sa future politique». Maigre consolation, il a été élu pour la dixième fois, dans la circonscription londonienne d'Islington nord.
Chef de l'opposition le plus impopulaire jamais enregistré dans les sondages, Jeremy Corbyn a payé sa position ambiguë sur la sortie de l'UE, sur laquelle il a personnellement refusé de se prononcer. Il voulait renégocier un nouvel accord de divorce, plus social, puis le soumettre aux Britanniques avec comme alternative le maintien dans l'UE.
A Bruxelles, où les dirigeants européens sont réunis en sommet, la France a salué une «clarification». Jusqu'à présent, Boris Johnson n'avait pas réussi à faire adopter par le Parlement l'accord de divorce qu'il avait négocié avec Bruxelles, faute de majorité à la Chambre des communes.
Durant la campagne électorale, le dirigeant de 55 ans a promis de soumettre cet accord aux députés avant Noël avec l'objectif de mettre le Brexit en oeuvre fin janvier. Prévu au départ le 29 mars dernier, il a été reporté trois fois. Boris Johnson a bénéficié d'un coup de pouce du Parti du Brexit, emmené par l'europhobe Nigel Farage, qui devrait faire chou blanc après s'être retiré de nombreuses circonscriptions pour ne pas diviser le vote pro-Brexit.
