Biden accumule les bourdes, Sanders en rempart à Trump
Biden accumule les bourdes, Sanders en rempart à Trump
(AFP) - Assailli de critiques par ses rivaux, le grand favori des primaires démocrates Bernie Sanders a martelé mardi que son programme très à gauche pouvait le porter vers une victoire contre Donald Trump en novembre. Les échanges acerbes entre les candidats à l'investiture démocrate lors de ce débat particulièrement animé étaient à la hauteur des enjeux. Quatre jours avant un vote crucial des primaires démocrates en Caroline du Sud, plusieurs jouaient ici leur dernière chance de rester en lice. Car le résultat en Caroline du Sud influencera de manière décisive l'élan des candidats juste avant le «Super Tuesday», lorsque 14 Etats voteront le 3 mars.
A 78 ans, Bernie Sanders est jusqu'ici le super-favori de ces primaires, après trois votes dans l'Iowa, le New Hampshire et le Nevada. Son avance a fait exploser au grand jour la fracture au sein du parti, entre les partisans du sénateur «socialiste» autoproclamé et les tenants d'un discours plus au centre, censé pouvoir rassembler plus d'électeurs pour battre Donald Trump le 3 novembre.
Les attaques d'Elizabeth Warren
Ses rivaux plus modérés ont affirmé que le financement de son programme, trop radical à leurs yeux, restait trop flou, notamment sur sa profonde réforme du système de santé. Cela donnerait, à leurs yeux, des munitions au président républicain sortant si Bernie Sanders portait contre lui les couleurs démocrates. «Moi je vais vous dire ce que sera la facture. La facture, ce sera quatre ans supplémentaires de Donald Trump», a affirmé Pete Buttigieg, ancien maire de South Bend.
En situation très périlleuse après trois mauvais résultats, la sénatrice progressiste Elizabeth Warren, 70 ans, a aussi éreinté sur ce point Bernie Sanders, en se présentant comme meilleure alternative à gauche. Le sénateur indépendant a de nouveau été sommé de s'expliquer pour avoir salué récemment le «programme massif d'alphabétisation» lancé par Fidel Castro après la révolution cubaine dans les années 1950. Il s'est défendu en affirmant que l'ancien président démocrate Barack Obama avait tenu des propos similaires, avant de marteler qu'il condamnait sans réserve tous les régimes autoritaires. L'ancien vice-président Joe Biden a aussi reproché à Bernie Sanders ses positions passées sur les armes à feu, lors de votes controversés au Congrès américain.
Bloomberg, candidat «risqué»
Après une première apparition très ratée la semaine dernière, le milliardaire Michael Bloomberg a affronté sur un pied plus ferme les attaques toujours nourries des autres prétendants à la Maison Blanche. Il s'est défendu face aux accusations de sexisme et de politiques jugées discriminatoires lorsqu'il était maire de New York. Troisième des sondages nationaux, l'ancien maire de New York, âgé de 78 ans, entrera dans la course lors du «Super Tuesday», après avoir puisé plus de 500 millions de dollars dans sa fortune personnelle pour financer sa campagne.
Ses spots télévisés sont d'ailleurs passés pendant les pauses du débat. «Peu importe combien d'argent a M. Bloomberg». Le cœur du parti de démocrate ne lui fera jamais confiance», a affirmé Elizabeth Warren à propos de cet ancien républicain.
Je m'appelle Joe Biden, je suis candidat démocrate au Sénat américain
Confondant les dirigeants chinois et se trompant sur la fonction qu'il brigue, le candidat à la Maison Blanche Joe Biden enchaîne les gaffes, qui ravivent les doutes sur sa forme mentale, en pleine semaine clé pour ses chances de décrocher l'investiture démocrate. «Je m'appelle Joe Biden, je suis candidat démocrate au Sénat américain», a déclaré lundi l'ancien vice-président de Barack Obama, 77 ans, lors d'un discours de campagne en Caroline du Sud. Joe Biden a bien été sénateur pendant plus de 35 ans... mais entre 1973 et 2009.
Le clip vidéo faisait le tour d'internet mardi, provoquant des moqueries. D'autant que cette bourde n'est pas arrivée seule. Lors du même discours, il a semblé appeler les électeurs à voter pour lui ou bien pour «l'autre Biden», mâchant le dernier mot. Lundi également, lors d'une autre prise de parole en Caroline du Sud, Joe Biden a vanté ses efforts en tant que bras droit de Barack Obama pour convaincre la Chine, alors présidée par Xi Jinping, de rejoindre l'accord de Paris sur le climat, approuvé fin 2015. Sauf qu'il a mentionné à la place Deng Xiaoping, décédé depuis plus de vingt ans et qui avait quitté le pouvoir en 1992. «C'est moi qui, après avoir rencontré Deng Xiaoping, ai défendu l'idée que la Chine rejoindrait (l'accord) si on lui mettait la pression», a-t-il déclaré.
Longtemps favori dans les sondages mais désormais en nette baisse, à la deuxième place, Joe Biden joue gros samedi lors du quatrième vote des primaires démocrates en Caroline du Sud. Il espère remporter ce scrutin pour faire oublier ses deux premiers piteux résultats dans l'Iowa et le New Hampshire et se présenter en position renforcée au «Super Tuesday», mardi prochain, lorsque 14 Etats voteront, après une deuxième place plus encourageante dans le Nevada le week-end dernier.
Joe Biden est donc très attendu pour le débat démocrate organisé mardi soir, lorsqu'il sera peut-être interpellé sur ces bourdes. Déjà, elles faisaient réagir des partisans de ses rivaux et du président républicain Donald Trump. Car si Joe Biden est connu de longue date pour ses gaffes, celles-ci inquiètent aujourd'hui plus chez un candidat qui approche des 80 ans et brigue la plus haute fonction politique aux Etats-Unis. «C'est tellement triste», a tweeté Shaun King, un défenseur des droits civiques et personnalité sur Twitter, qui soutient le favori pour l'investiture démocrate, Bernie Sanders, 78 ans. «J'aurais sincèrement aimé qu'il parte à la retraite et ne s'impose pas les difficultés d'une campagne» électorale, a-t-il ajouté.
