«Avanti», pour sortir la Belgique de l'impasse?
«Avanti», pour sortir la Belgique de l'impasse?
Après 460 jours de crise, cet énième épisode dans la saga de la formation d'un gouvernement fédéral sera-t-il le bon? Le virage opéré par Joachim Coens (CD&V) permet enfin d'envisager des négociations. Le président des chrétiens-démocrates flamands a affirmé jeudi qu'il acceptait d'entrer en discussions avec trois autres familles politiques: les socialistes, les libéraux et les écologistes. Cette coalition, jusqu'alors appelée «Vivaldi» a pourtant été rebaptisée par Joachim Coens. Un glissement sémantique tout sauf anodin.
«Il ne s'agit pas de Vivaldi, il s'agit d'Avanti», a-t-il déclaré. «Ce pays doit aller de l'avant! Les gens veulent des solutions. (...) Nous voulons un projet où nous pouvons réaliser nos priorités fondamentales.» Surtout, le chrétien-démocrate flamand considère que le gouvernement ne doit plus nécessairement s’appuyer sur une majorité dans chacun des groupes linguistiques. En d’autres termes, il ne réclame plus la présence de la N-VA - à laquelle il est allié au sein du gouvernement flamand - autour de la table. «Beaucoup de personnes au sein de mon parti ne se retrouvent pas du tout dans la vision de la N-VA», explique Joachim Coens.
En réalité, sans pour autant exprimer un «oui» clair à la Vivaldi, le CD&V accepte de négocier, mais uniquement si certains points de contenu sont pris en considération par les autres formations. Rigueur budgétaire, sécurité, migration et dossiers communautaires pourraient faire partie du menu imposé par le parti. Sans oublier la thématique explosive de l'interruption volontaire de grossesse. Des premières discussions discrètes ont déjà eu lieu entre les quatre familles politiques concernées, dans un esprit qualifié de «constructif» dans l’entourage des négociateurs.
Bref, ce n'est pas gagné d'avance, même si la Première ministre Sophie Wilmès (MR) a déclaré qu'elle «voyait positivement l'évolution des discussions en vue de former un nouveau gouvernement fédéral». «Il ne faut jamais préjuger ce qui va se passer», a-t-elle ajouté. Pour rappel, l'actuel gouvernement minoritaire, dirigé par Sophie Wilmès, est censé redemander la confiance de la Chambre d'ici le 17 septembre. La Première ministre a déjà annoncé qu'elle présenterait sa démission si celle-ci n'était pas renouvelée.
Le prochain épisode est déjà pour ce vendredi: attendu chez le roi, le chargé de mission royal, l'Open Vld Egbert Lachaert a clairement fait savoir qu'il testait en priorité la formule de coalition dite «Vivaldi», rassemblant les libéraux, les socialistes, les écologistes et le CD&V.
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