AstraZeneca s'attire déjà les foudres de l'UE
AstraZeneca s'attire déjà les foudres de l'UE
(AFP) - La présidente de la Commission européenne a décroché, lundi, son téléphone pour appeler le PDG d'AstraZeneca. Ursula von der Leyen tenant à lui signifier qu'elle exigeait qu'il honore les livraisons de son vaccin anti-covid conformément au contrat avec l'UE. En effet, un porte-parole du groupe pharmaceutique a d'ores et déjà fait savoir qu'il y aurait de possibles manques dans les commandes expédiées aux Etats membres. Des clients qui, au global ont tout de même passé une commande pour 400 millions de doses.
Certes le vaccin AstraZeneca/Oxford attend toujours le feu vert réglementaire européen de l'Agence des médicaments (EMA). Décision attendue le 29 janvier, comme les formules Pfizer/BioNTech puis Moderna ont pu être approuvées voici quelques semaines déjà. Mais cette nouvelle annonce de retards dans la fournitures des flacons anti-covid est d'autant plus regrettable «que l'UE avait investi d'importants montants dans les laboratoires, précisément pour s'assurer que la production monte en puissance avant l'approbation de mise sur le marché», a notamment rappelé celle qui a succédé à Jean-Claude Juncker.
Vendredi, le Premier ministre luxembourgeois avait d'ailleurs confié une petite indiscrétion au sujet de ce troisième vaccin. Xavier Bettel affirmant qu'il n'était pas exclu que le laboratoire fournisse à l'avance des lots aux Etats qui pourraient procéder à l'injection sitôt reçu l'agrément de l'EMA. Luxembourg compris. Une anticipation qui aurait fait gagner de précieux jours dans la course contre l'épidémie de SARS-CoV2.
De son côté, la commissaire européenne à la Santé Stella Kyriakides a envoyé dimanche à AstraZeneca une lettre. Courrier dans lequel elle rappelle que l'augmentation des capacités de production parallèlement aux essais cliniques du vaccin était «l'un des principes importants du contrat».
Trois avantages
Par ailleurs, le président du Conseil européen, Charles Michel, avait réclamé dimanche que les entreprises pharmaceutiques fassent preuve de «transparence» sur les raisons des retards de livraison.
Mais les dirigeants européens prennent toutefois des pincettes pour s'adresser aux différents laboratoires, tant aucun ne veut être pénalisé dans l'accès à des livraisons de flacons. Et plus particulièrement les dosettes fournies par AstraZeneca/Oxford qui présentent, par rapport à leurs concurrentes actuelles, trois avantages. Elles sont moins coûteuses, plus faciles à stocker et transporter, en particulier par rapport à la formule de Pfizer/BioNTech qui doit être conservée à de très basses températures (-70°C).
