Asselborn juge inutile un boycott des Jeux olympiques
Asselborn juge inutile un boycott des Jeux olympiques
(avec AFP) - L'histoire a parfois tendance à bégayer. Ainsi, en 2008, les JO devaient se tenir en Chine. Et déjà, il était question pour certains Européens de boycotter l'événement. Treize ans plus tard, c'est au sujet des Jeux olympiques d'hiver confiés à Pékin pour 2022 que la polémique renaît. Et alors qu'Etats-Unis, Australie et Royaume-Uni ont déjà lancé un appel aux autres nations «à un boycott diplomatique», pas simple de trouver une position commune en Europe.
Pour Luxembourg (comme en 2008), c'est toujours le socialiste Jean Asselborn qui dirige la diplomatie. Et comme en 2008, la position du ministère des Affaires étrangères n'a pas varié. Pas question de reprocher à la Chine son attitude face au Tibet en procédant par la non-venue de représentants des pays participants, qu'ils soient représentants du gouvernement ou sportifs.
Ainsi, le Luxembourg rejoint la position exprimée par le président français. Ainsi, Emmanuel Macron a-t-il jugé qu'un boycott purement diplomatique serait «une mesure toute petite et symbolique». Et Jean Asselborn de compléter l'opinion du Grand-Duché par ces mots : «Les Jeux olympiques sont toujours politiques, il n'y a pas de JO politiquement neutres. En tant que citoyen européen, je me demande s'il est juste d'envoyer des athlètes en Chine et que les dirigeants politiques regardent à la télévision».
Droits de l'homme et realpolitik
Sans doute le ministre des Affaires étrangères ne voulait-il pas là tacler son collègue de gouvernement, Dan Kersch. En effet, le ministre des Sports avait choisi, cet été, de ne pas se rendre au Japon pour assister aux Jeux, «par conviction». Avec cet avis tranché prononcé alors par le socialiste : «Je pense que les grands événements sportifs, qui impliquent beaucoup d'argent, envoient un mauvais signal, car ils trompent les gens en leur faisant croire que tout va bien à nouveau». Il parlait cette fois de la situation covid.
L'Autrichien Alexander Schallenberg s'est également déclaré dubitatif sur une «politisation artificielle des Jeux olympiques». «Les Jeux olympiques sont une fête du sport. Il ne faut pas en profiter pour faire de la politique», avait pour sa part déclaré, dimanche, la nouvelle ministre allemande des Affaires étrangères, Annalena Baerbock. Loin de l'avis du chef de la diplomatie lituanienne Gabrielius Landsbergis a annoncé qu'il ne se rendra pas à Pékin.
Aux yeux de ses défenseurs, le «boycott diplomatique» des JO d'hiver permettrait de dénoncer symboliquement les violations des droits de l'homme en Chine, notamment dans sa région à majorité musulmane du Xinjiang (Nord-Ouest). Sans prendre de gants, Pékin a déjà fait savoir que les absents «paieront le prix»...
