Apple répare une faille informatique liée à Pegasus
Apple répare une faille informatique liée à Pegasus
(AFP) - Pour Apple et les chercheurs de Citizen Lab, il s'agit «d'un exploit». La célèbre marque à la pomme et l'organisation de cybersécurité de l'université de Toronto sont parvenues à réparer une faille informatique permettant à Pegasus d'infecter les appareils du géant américain. Et ce sans même que l'utilisateur n'ait cliqué sur un lien ou bouton piégé.
La brèche a été repérée par Citizen Lab, qui avait découvert que l'iPhone d'un militant saoudien avait été infecté via iMessage, la messagerie d'Apple. Selon l'organisation de cybersécurité, l'entreprise israélienne NSO Group qui a créé Pegasus se servait de cette vulnérabilité «depuis au moins février 2021». Le logiciel «cible la bibliothèque de rendu des images d'Apple, et fonctionnait contre les appareils Apple iOS, MacOS et WatchOS». Soit les systèmes d'exploitation des mobiles, ordinateurs et montres connectées du géant américain.
Un comble pour une firme dont l'un des principaux arguments de vente est la sécurité. Mais l'incident montre surtout la difficulté croissante des entreprises, y compris les géants de la Silicon Valley, à faire face aux menaces informatiques de plus en plus sophistiquées. Si dans le passé il suffisait de former les utilisateurs à «éviter les infections en faisant attention aux textos soupçonneux et en ne cliquant pas sur des liens de numéros qu'ils ne connaissaient pas», la lutte contre les logiciels espions est beaucoup plus difficile aujourd'hui selon Kevin Dunne.
«Maintenant des attaquants arrivent, sans aucun clic, à accéder à toutes les données d'un téléphone, à son micro et à sa caméra, en passant par les failles d'applications de tiers ou même présentes par défaut», indique le président de Pathlock, une entreprise de cybersécurité.
Pour rappel, un consortium de 17 médias internationaux avait dévoilé en juillet dernier ce scandale d'espionnage de masse. D'après une liste récupérée par le réseau Forbidden Stories et l'ONG Amnesty International, 50.000 numéros de téléphone auraient été espionnés dans le monde depuis 2016, à la demande des clients de NSO. Parmi eux 180 journalistes, 600 hommes et femmes politiques dont le président français Emmanuel Macron, 85 militants des droits humains ou encore 65 chefs d'entreprise seraient concernés.
Le ministère d'Etat luxembourgeois n'avait pas souhaité indiquer si des personnalités du Grand-Duché étaient concernées. Interrogé également à ce sujet, Jean Asselborn (LSAP) avait confirmé que la société israélienne possède «deux bureaux» dans le pays, lesquels ne serviraient «que de back office». Le ministre des Affaires étrangères avait également souligné qu'«aucune demande des entités liées au groupe NSO au Luxembourg pour une licence d’exportation de produits de cybersurveillance» n'avait été reçue.
De son côté, le groupe NSO nie toujours les accusations, et affirme qu'il continuera à «équiper les agences de renseignement et forces de l'ordre dans le monde avec des technologies qui sauvent des vies et permettent de combattre le crime et le terrorisme».
