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3e round dans la rue pour la réforme des retraites en France
International 4 min. 07.02.2023
Journée de mobilisation

3e round dans la rue pour la réforme des retraites en France

Alors que le débat sur la réforme des retraites a démarré dans une ambiance électrique à l'Assemblée nationale lundi, ce mardi 7 février marque la troisième journée de mobilisation dans la rue, partout en France.
Journée de mobilisation

3e round dans la rue pour la réforme des retraites en France

Alors que le débat sur la réforme des retraites a démarré dans une ambiance électrique à l'Assemblée nationale lundi, ce mardi 7 février marque la troisième journée de mobilisation dans la rue, partout en France.
AFP
International 4 min. 07.02.2023
Journée de mobilisation

3e round dans la rue pour la réforme des retraites en France

Ce mardi 7 février marque la troisième journée de mobilisation interprofessionnelle et intersyndicale contre la réforme des retraites.

(AFP) - Classes fermées, trains annulés et nombreux défilés: les syndicats espèrent une troisième mobilisation massive mardi contre la réforme des retraites, pour maintenir la pression sur les députés qui viennent d'ouvrir les hostilités dans l'hémicycle.


Les horaires des TER du sillon lorrain sont décalés de quelques minutes dans les gares côté français depuis ce mercredi 2 novembre.
Grève: les horaires des TER Metz-Luxembourg ce mardi
La mobilisation contre la réforme des retraites se poursuit en France, avec une nouvelle journée d'action ce mardi 7 février. Comme les 19 et 31 janvier, le trafic des TER sur la ligne Nancy-Metz-Luxembourg sera très réduit.

Unis contre le report de l'âge légal à 64 ans, les huit principaux syndicats français (CFDT, CGT, FO, CFE-CGC, CFTC, Unsa, Solidaires, FSU) entendent bien continuer à mettre la pression à l'exécutif, après deux journées réussies à plus d'un million de manifestants - selon les autorités.

«Vous ne pouvez pas être député et ne pas regarder combien de personnes manifestent dans votre circonscription!», a lancé le leader de la CFDT, Laurent Berger dans La Croix, mardi.

Moins de monde aujourd'hui en attendant samedi ?

La bataille des retraites a en effet débuté depuis lundi à l'Assemblée dans une ambiance houleuse. Préludes à des débats électriques, la motion de rejet déposée par la gauche a été rejetée en début de soirée avant que la demande de référendum du RN pour contester la réforme ne soit elle aussi repoussée par l'Assemblée.

Au deuxième jour de l'examen du texte, les députés auront l'œil sur les mobilisations qui pourraient cependant marquer le pas, comme dans le secteur clé des transports où les grèves auront un peu moins d'impact sur le trafic. La circulation des trains et des métros restera quand même «fortement perturbée» à la SNCF et à la RATP.

Début des blocages dans les universités

La promesse d'une nouvelle journée de «galère» pour Walid Dabour, habitant des Yvelines qui «bouge tout le temps pour aller sur des chantiers différents». Pour les autres, la solution, sans transports, rimera avec «télétravail».

Moins de grévistes attendus aussi chez les enseignants, début des vacances d'hiver oblige. La FSU n'a d'ailleurs pas avancé de chiffres pour les écoles primaires cette fois-ci. Des actions dans des lycées et des universités ne sont pas exclues, comme à Rennes-2 où les étudiants ont voté le blocage lundi.

Avec plus de 200 rassemblements prévus dans le pays, une source sécuritaire évoque une fourchette de 900.000 à 1,1 million de manifestants, dont 70.000 maximum à Paris.

Pour encadrer les foules, 11.000 policiers et gendarmes seront mobilisés, dont 4.000 dans la capitale, où plus de 1.000 «gilets jaunes» et 400 «radicaux» sont attendus.

«Un problème démocratique» si la réforme est votée

Les syndicats savent qu'il leur sera difficile de dépasser le record du 31 janvier - 1,27 million selon la police. Aussi le n°1 de la CFDT se projette vers la prochaine journée de samedi: «Nous voulons en faire une fête du travail, avec des cortèges pacifiques et festifs». «Jusque-là, les manifestations le mardi je ne pouvais pas à cause du travail, mais le samedi j'irai», illustre André Sivanos qui réside dans le Val d'Oise.

Mais la suite reste incertaine. «Si on n'est pas entendus, je pense que le climat va largement se dégrader», prédit le numéro un de la CGT, Philippe Martinez, redoutant «un problème démocratique» si les députés «votent des lois qui sont contraires à ce que veut le peuple».

Ses troupes se tiennent prêtes à hausser le ton dès la semaine prochaine, notamment dans l'énergie. «S'il faut aller vers un blocage plus large, on ira sans doute», prévient la patron de la CGT-Energie, Fabrice Coudour.

Pour le gouvernement, «c'est la réforme ou la faillite»

Pas de quoi faire reculer un gouvernement déterminé à tenir la promesse de campagne d'Emmanuel Macron. «C'est la réforme ou la faillite», affirme le ministre des Comptes publics, Gabriel Attal.

«L'immobilisme n'est pas permis», insiste son collègue, Olivier Dussopt. Fragilisé par des soupçons de «favoritisme» dans l'attribution d'un marché public lorsqu'il était maire d'Annonay (Ardèche), le ministre du Travail s'est dit «ouvert aux améliorations» sur le fond du texte.

Après les concessions accordées sur les petites pensions, puis les carrières longues, il a évoqué un «bilan d'étape» au Parlement, avant la présidentielle de 2027. Une nouvelle main tendue à la droite, dont les voix seront cruciales pour éviter à l'exécutif de recourir à l'arme du 49.3.

Les chances que tous ces sujets soient abordés sont cependant minimes: plus de 20.000 amendements ont été déposés, essentiellement par la gauche, rendant improbable un vote avant la date butoir du 17 février.


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