25.000 manifestants contre une réforme des retraites
25.000 manifestants contre une réforme des retraites
(AFP) – Quelque 25.000 personnes, selon la police, ont manifesté mardi à Bruxelles, à l'appel d'une intersyndicale, contre un projet de réforme des retraites du gouvernement belge accusé de mener à l'appauvrissement de certains futurs pensionnés.
Ce système de retraite à points, que le gouvernement de centre-droit veut instaurer à l'horizon 2025, induirait selon ses détracteurs « de l'incertitude pour les futurs pensionnés », qui ne connaîtraient pas le montant de la pension avant la fin de leur carrière.
Selon le président du syndicat chrétien CSC Marc Leemans, cité par l'agence Belga, certaines pensions diminueront de 250 à 300 euros par mois avec cette réforme.
Les trois principaux syndicats belges - FGTB (socialiste), CSC (chrétien) et CGSLB (libéral) - avaient appelé à manifester dans les rues du centre-ville dans la matinée. Des élus de l'opposition, PS et écologistes, se sont joints au cortège.
De 65 à 67 ans
Alors que l'âge du départ de la retraite doit être repoussé de 65 à 67 ans à l'horizon 2030 en Belgique, les manifestants craignent que la retraite à points n'entraîne des carrières encore plus longues.
« Les gens vont travailler plus tard, mais dans quelles conditions ? », s'est inquiété Jean-Pascal Labille, secrétaire général des Mutualités socialistes (Solidaris) interrogé par la chaîne publique RTBF. Il a dit redouter « l'épuisement » des salariés les plus précaires.
« Je ne veux pas que mon lieu de travail ressemble à ce que je suis : vieille, souffrante, mal dans ma peau. Je veux que les jeunes prennent la relève », a ironisé une manifestante grimée en vieille dame avec un fichu sur la tête.
Le Premier ministre Charles Michel a promis mardi « des efforts supplémentaires (...) pour expliquer les décisions prises à la population, de manière à ce que les gens ne soient plus inquiets ». Il a accusé les syndicats et l'opposition de « semer la peur en répandant des mensonges ».
Le ministre des Pensions Daniel Bacquelaine, du même parti que M. Michel (Mouvement réformateur, libéral), doit présenter prochainement le texte de loi précisant notamment comment sera prise en compte la pénibilité du travail dans le futur système à points.
