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Une incitation financière pour favoriser le covoiturage
Grande Région 4 min. 18.01.2023
Mobilité

Une incitation financière pour favoriser le covoiturage

Klaxit noue des partenariats avec les collectivités pour promouvoir le covoiturage et désengorger les routes.
Mobilité

Une incitation financière pour favoriser le covoiturage

Klaxit noue des partenariats avec les collectivités pour promouvoir le covoiturage et désengorger les routes.
Photo: Archives/Lex Kleren
Grande Région 4 min. 18.01.2023
Mobilité

Une incitation financière pour favoriser le covoiturage

Pascal MITTELBERGER
Pascal MITTELBERGER
En octobre dernier, les autorités luxembourgeoises ont débloqué une enveloppe de 100.000 euros pour rétribuer les automobilistes dans le covoiturage, via l'application Klaxit. Depuis, le nombre de trajets est en forte hausse.

Vous faire rétribuer si vous prenez des passagers sur votre trajet domicile-travail d'un côté; profiter d'une solution de transport sans débourser un seul centime de l'autre: c'est le principe de la plateforme de covoiturage en place au Grand-Duché et accessible via le site Internet ou l'application Klaxit.


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Cette société française a la particularité de nouer des partenariats avec les collectivités. Des intercommunalités, des métropoles, des départements voire des régions qui débloquent des subventions pour le covoiturage. Au Luxembourg, le ministère de la Mobilité a consenti, en octobre dernier, une enveloppe de 100.000 euros pour financer la solution mise en place par Klaxit.

250.000 sièges libres chaque matin

L'entreprise avait été choisie dès 2020 pour prendre la suite et surtout rebooster la plateforme CoPilote, initiée par le gouvernement mais qui n'a jamais trouvé son public. Néanmoins, pendant deux ans, en raison de la crise sanitaire, la stratégie «covoiturage» des autorités a été mise entre parenthèses.


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Elle a été relancée durant le second semestre 2022, pour atteindre les objectifs fixés dans le cadre du Plan national de mobilité 2035:  «un taux d'occupation moyen de 1,5 personne par véhicule sur les seuls trajets domicile-travail réalisés sur une autoroute dotée d’une voie de covoiturage». Le chiffre actuel de covoitureurs au Grand-Duché est difficile à estimer, car l'usager peut tout aussi bien s'inscrire sur une plateforme que se mettre d'accord spontanément avec un collègue de travail par exemple. Mais, sur le portail transports.publics.lu, il est indiqué que 250.000 sièges sont libres chaque matin dans les voitures au Luxembourg. Il y a donc des progrès à faire.

Des zones mal desservies par les transports en commun

C'est là qu'entre en jeu la solution proposée par Klaxit. Une plateforme qui met en relation conducteurs et passagers. Des entreprises qui veulent promouvoir ce type de transport peuvent aussi être référencées. «Plus d'un trajet courte distance sur deux en France se fait via notre plateforme, 75% dans le Grand Est», affirme David di Nardo, directeur du développement.

En Lorraine, Klaxit a ainsi noué des partenariats avec Metz Métropole, la communauté d'agglomération de Sarreguemines ou encore celle d'Epinal, qui subventionnent donc le covoiturage. Une des raisons de ce financement: «Beaucoup de zones d'activités, où travaillent les salariés, ne sont pas bien desservies par les transports en commun et la voiture est souvent le seul moyen de s'y rendre», note David di Nardo. L'objectif est donc de réduire le nombre de voitures qui y vont.

Depuis le début de l'année, on est à un rythme de 1.000 trajets par semaine.

David di Nardo, directeur du développement chez Klaxit

Concrètement, l'argent débloqué par les collectivités partenaires sert à rétribuer le conducteur. «1,50 euro par passager pour un trajet jusqu'à 15 km. Puis 10 centimes par kilomètre supplémentaire, jusqu'à un plafond de 4 euros pour 40 km», détaille le directeur du développement. Donc si le trajet fait plus que 40 km, l'automobiliste covoitureur ne recevra pas plus que 4 euros par passager. Et la rétribution fonctionne jusqu'à une limite de trois passagers. 

Attirer les travailleurs frontaliers

Sur le territoire de la métropole de Metz, 13.000 trajets en covoiturage sont ainsi effectués chaque mois. Au Luxembourg, «ça décolle, avec de très beaux chiffres ces dernières semaines», assure David di Nardo. Au premier semestre 2022, le pic des 100 trajets par mois était péniblement atteint via l'application Klaxit. Depuis la dotation du ministère en octobre mais aussi la promotion de cette solution de transport par certains employeurs du Grand-Duché, les chiffres ont grimpé. «En décembre dernier, 2.354 trajets ont été effectués au Luxembourg et, depuis le début de l'année, on est à un rythme de 1.000 trajets par semaine, avec une moyenne de 49km par trajet», poursuit le directeur du développement de Klaxit. 


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Au mois d'avril prochain, le ministère de la Mobilité devrait se positionner sur une nouvelle enveloppe, après les 100.000 euros alloués en octobre, pour six mois. Klaxit espère évidemment poursuivre son développement au Grand-Duché, pour les résidents mais aussi les travailleurs frontaliers.

«Le covoiturage est une solution efficace immédiatement, car la capacité des TER se heurte à des limites structurelles, de matériels; et construire une voie supplémentaire sur l'autoroute, voire une nouvelle autoroute, cela prend des années, explique David di Nardo. Je suis persuadé que le covoiturage est l'axe de développement où la volumétrie est la plus importante.

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