Changer d'édition

Une fissure découverte dans un réacteur de la centrale de Cattenom
Grande Région 3 min. 10.03.2023
Nucléaire dans la Grande Région

Une fissure découverte dans un réacteur de la centrale de Cattenom

Le phénomène dit de «corrosion sous contrainte» a été identifié depuis octobre 2021 sur plusieurs sites, mais générait de plus petites fissures et sur d'autres zones de ces tuyauteries.
Nucléaire dans la Grande Région

Une fissure découverte dans un réacteur de la centrale de Cattenom

Le phénomène dit de «corrosion sous contrainte» a été identifié depuis octobre 2021 sur plusieurs sites, mais générait de plus petites fissures et sur d'autres zones de ces tuyauteries.
Photo: Shutterstock
Grande Région 3 min. 10.03.2023
Nucléaire dans la Grande Région

Une fissure découverte dans un réacteur de la centrale de Cattenom

La fissure, repérée dans le réacteur numéro 3, est longue de 165mm (représentant environ le quart de la circonférence) pour une profondeur maximale de 4mm.

(AFP) - EDF a détecté un autre défaut «non négligeable» dû à un phénomène dit de fatigue thermique sur une soudure d'une tuyauterie de secours dans deux réacteurs, selon l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) jeudi, une complication de plus qui pourrait bouleverser le calendrier de maintenance des centrales françaises.


Virgule, Conference de presse EDF, Jérôme Le Saint, Adrien Chamard, Xavier Jost, Soudure Cattenom, Energie, Strom, éléctricité,  Foto: Chris Karaba/Luxemburger Wort
Bientôt deux nouveaux réacteurs à la centrale de Cattenom?
C'est en tout cas la volonté du maire de Cattenom alors que le gouvernement français réclame à EDF l'ouverture de six nouveaux réacteurs nouvelle génération.

Des contrôles «ont permis de détecter la présence de fissures de fatigue thermique», sur des conduites d'urgence «considérées comme sensibles à la corrosion sous contrainte» dans le réacteur 2 de la centrale nucléaire de Penly (Seine-Maritime) et le réacteur 3 de la centrale de Cattenom (Moselle), selon une note de l'ASN mise à jour jeudi.

A Penly 2, la fissure mesure 57 mm de long, représentant moins de 10% de la circonférence, pour une profondeur maximale de 12 mm. «Ce n'est pas anodin, il s'agit d'une profondeur non négligeable», a indiqué à l'AFP Julien Collet, directeur général adjoint de l'ASN.

L'autre fissure a été repérée à Cattenom 3, longue de 165 mm (représentant environ le quart de la circonférence) pour une profondeur maximale de 4 mm.

Une unité toujours à l'arrêt

Cette découverte intervient deux jours après la révélation d'une fissure de taille encore jamais vue dans le réacteur de Penly 1, sur une conduite d'urgence servant à inonder d'eau le réacteur en cas d'accident nucléaire. Cette fissure «s'étend sur 155 mm, soit environ le quart de la circonférence de la tuyauterie, et sa profondeur maximale est de 23 mm, pour une épaisseur de tuyauterie de 27 mm», avait détaillé l'ASN.


Trois des quatre unités sont de nouveau opérationnelles.
Un employé contaminé à la centrale de Cattenom
Le salarié a subi une contamination corporelle externe ayant entrainé une exposition radiologique «dose peau» supérieure à la limite réglementaire annuelle

Rappelons que l'unité n°3 de Cattenom est toujours à l'arrêt, depuis un an maintenant. Les travaux de réparation sur les tuyauteries s'y poursuivent. «Les équipes réalisent actuellement plus de 4.000 activités prévues dans le cadre des opérations de redémarrage», indiquait EDF Cattenom, dans un communiqué daté du 4 mars. 

Le phénomène dit de «corrosion sous contrainte» a été identifié depuis octobre 2021 sur plusieurs sites, mais générait de plus petites fissures et sur d'autres zones de ces tuyauteries.

EDF doit remettre à l'ASN une stratégie de contrôle révisée dans les prochains jours. Au total, l'électricien va devoir vérifier 200 soudures dans l'ensemble de son parc, selon l'ASN. De quoi provoquer potentiellement des arrêts prolongés de réacteurs et soulever des incertitudes sur la production nucléaire en 2023.

Un phénomène «bien connu et surveillé»

L'autre fissure évoquée jeudi par l'ASN n'est toutefois pas liée à ce phénomène de corrosion sous contrainte, mais à celui de la fatigue thermique, qui apparaît sur les aciers inoxydables quand une pièce est soumise à des variations de températures. Ce phénomène est «bien connu et surveillé de longue date au titre des programmes historiques de maintenance préventive», selon EDF.

En revanche, il n'était pas attendu sur la zone de la tuyauterie où il a été découvert, selon l'ASN. «Cela ne change pas le programme de contrôles à court terme, mais EDF devra adapter son programme de maintenances pour inclure les contrôles sur la fatigue thermique sur des zones plus larges», a indiqué M. Collet.


Sur le même sujet

Une importante fissure a été repérée sur un réacteur à l'arrêt d'une centrale de Seine-Maritime. Le gendarme du nucléaire français a demandé à EDF de «réviser sa stratégie» concernant le phénomène de corrosion sous contrainte. Qu'en est-il à Cattenom?
La centrale nucléaire de Cattenom.
Communauté de communes frontalières
Frontalière du Luxembourg, la communauté de communes de Cattenom et environs veut accélérer sur les projets de mobilité, avec des voies de bus dédiées sur les axes routiers en direction du Grand-Duché et des liaisons qui seraient gratuites.
09.09.08 illustration mobilite luxembourg, photo. Marc Wilwert