Serge de Carli plaide pour un juste prélèvement fiscal
Serge de Carli plaide pour un juste prélèvement fiscal
Serge de Carli, membre du Parti communiste français depuis l'âge de 17 ans, n'a pas sa langue en poche, il le reconnaît lui-même. Depuis 30 ans, il occupe des fonctions électives, dont les onze dernières années le poste de maire de Mont-Saint-Martin. Il en est à son quatrième mandat. Sa commune de 9.500 habitants compte près de 3.000 frontaliers qui passent la frontière tous les jours pour aller travailler au Luxembourg. «Heureusement que le Luxembourg est là pour l'emploi. Nous sommes des partenaires à ce niveau», souligne Serge de Carli.
Ce dernier insiste que parler de la fiscalité avec ses voisins n'est pas un «sujet injurieux». «Ce dossier est depuis longtemps sur la table, il faut une juste rétrocession pour notre commune de l'impôt perçu par le Luxembourg sur les salaires des frontaliers». Une revendication légitime pour Serge de Carli, qui rappelle que ces travailleurs ont été pour la plupart formés en France et si ces employés sont en bonne santé, c'est grâce aux services de sa commune. Le maire fait aussi remarquer que ce prélèvement fiscal sur le salaire des frontaliers travaillant au Grand-Duché existe déjà pour de nombreuses communes frontalières belges, dont Aubange, limitrophe de Mont-Saint-Martin.
Cette rétrocession est d'autant plus nécessaire au niveau budgétaire, alors qu'il a récemment dû augmenter le taux foncier de quatre points (désormais à 19,68 points) et que «la population fragile a besoin des services de solidarité». «La richesse moyenne annuelle produite est de 9.800 euros par habitant à Mont-Saint-Martin. Les communes françaises à proximité du canton de Genève bénéficient de ce prélèvement fiscal et elles n'ont pas besoin de réfléchir quand elles refont une route par exemple. Elles ont ce levier pour y répondre», explique Serge de Carli. Depuis 1973, Genève reverse en effet une partie de l’impôt perçu sur le revenu des frontaliers aux communes françaises voisines.
Ce dernier est aussi président de l'agglomération du Grand Longwy qui recense 73.000 d'habitants, dont 17.000 frontaliers. Il s'agit ici de la deuxième plus grande agglomération du département de Meurthe-et-Moselle après celle du Grand Nancy. L'élu rêve d'une plus étroite collaboration avec le Luxembourg avec notamment la levée des barrages administratifs pour la création d'universités ou de crèches transfrontalières.
Des aménagements pour une meilleure mobilité
Parmi les dossiers importants de cette collaboration, figure également la question de la mobilité pour les travailleurs frontaliers. «C'est une impérieuse nécessité, sinon demain nous serons encore tous bloqués. Depuis Bascharage-Pétange, je mets presque une heure parfois pour rejoindre Mont-Saint-Martin.»
Pour améliorer le quotidien des frontaliers de l'agglomération, il y a notamment le réaménagement du parvis de la gare longovicienne. Mais il reste encore un point à finaliser dans cet aménagement, à savoir le P+R de 600 places où les frontaliers pourront se garer gratuitement. «Le parking est encore toujours dans les tuyaux, mais il y a encore des difficultés administratives avec la SNCF qui est propriétaire du terrain. Ça devrait être réglé dans les prochains mois, nous sommes actuellement en train de plancher sur le dossier», assure le président du Grand Longwy.
Un autre projet est également en cours pour favoriser la mobilité douce: une piste cyclable transfrontalière. Celle-ci devrait relier d'ici deux ans les communes d'Aubange, Mont-Saint-Martin, Rodange et Pétange.
A l'avenir, Serge de Carli «aspire à un partage d'information plus grand entre la France, la Belgique et le Luxembourg». «On vit ensemble et pas côte à côte», conclut l'élu. Et cette amitié et «coopération active» que souhaite renforcer le maire de Mont-Saint-Martin sera symbolisée par une sculpture installée d'ici deux ans au «Point Triple» où se touchent la France, le Luxembourg et la Belgique. «Cette œuvre symbolisera le rêve européen», résume en conclusion Serge de Carli.
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