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Pas d’accord belge sur les dépenses militaires
Grande Région 3 min. 02.06.2022 Cet article est archivé
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Pas d’accord belge sur les dépenses militaires

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Pas d’accord belge sur les dépenses militaires

Photo: Shutterstock
Grande Région 3 min. 02.06.2022 Cet article est archivé
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Pas d’accord belge sur les dépenses militaires

Max HELLEFF
Max HELLEFF
Le gouvernement De Croo peine à trouver un consensus pour consacrer 2% du PIB à la Défense du pays.

Mercredi, le gouvernement fédéral du Premier ministre Alexander De Croo n’a pas réussi à dégager un accord sur une augmentation du budget de la Défense à 2% du PIB. Les écologistes n’ont pas varié d’un iota: pour eux, il existe des dossiers autrement prioritaires dont il convient d’assurer le financement. Ils sont social et climatique, notamment.


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Depuis le début du conflit russo-ukrainien, le 24 février dernier, la Belgique rétropédale pour se mettre en ordre avec ses engagements atlantiques passés. Il s’agit pour elle de consacrer à terme 2% de son PIB aux dépenses militaires, comme le veut la règle que s'échignent à rencontrer eux aussi ses alliés. Ces dépenses passeraient à 1,6 % du PIB en 2030, à 1,8 % en 2033 et enfin 2 % en 2035. Soit en tout 10 milliards d’euros minimum.

Les Verts isolés dans le débat

Problème: les Verts n’en veulent pas. Pour le coprésident d’Ecolo Jean-Marc Nollet, «cette demande de surinvestissement est incompréhensible autant qu’inacceptable». Les Verts réitèrent ainsi leur opposition, en faisant remarquer qu'il existe déjà un accord pour porter le budget Défense d'1,1% à 1,54% du PIB d'ici 2030. En mars dernier, le conseil des ministres restreint («kern») s’était accordé pour investir un milliard d’euros de plus d’ici la fin de la législature. «Vu la situation économique actuelle, la population ne le comprendrait pas. Où irait-on chercher cet argent?», explique un élu.

Les écologistes sont pour le moins isolés dans ce combat. Les autres partis gouvernementaux francophones se prononcent en effet pour un effort budgétaire en faveur de la Défense. Le libéral Georges-Louis Bouchez estime qu’«il faut augmenter nos dépenses militaires afin d’être des partenaires fiables au sein de l’Otan, dont l’importance n’est pas à prouver en ces temps troublés. Stop à l’angélisme.»  Quant à la ministre de la Défense, la socialiste Ludivine Dedonder, si elle rejette tout «fétichisme du 2%», elle soutient évidemment un renforcement progressif du financement des dépenses militaires.

Sur les bancs de l’opposition, les communistes du PTB jugent pour leur part qu’«il faut mettre fin à la course à l’armement alors que la puissance militaire de l’Otan est déjà 17 fois supérieure à celle de la Russie».

Un mois pour trouver un accord

Il reste un petit mois à Alexander De Croo pour trouver un accord au sein de sa coalition Vivaldi et éviter une nouvelle crise.  A la fin juin, il se rendra au sommet de l’Otan à Madrid pour y annoncer en principe l’intention de la Belgique de consacrer 2% de son PIB d’ici 2035 aux dépenses militaires. Mais il veut en retour une série de compensations politiques et économiques. Parmi celles-ci, il est question de la création d’un conseil industriel de Défense pour renforcer une implantation industrielle et technologique en Belgique, d’investissements dans différentes technologies, etc.

Alexander De Croo tient bon. Il affirme que «de plus en plus de partis sont d’accord avec l’augmentation à 2%. Qui veut avoir les avantages de l’Otan doit aussi contribuer». La situation internationale sert sa cause. 

Ces nouvelles tensions démontrent si besoin en est combien les écologistes se sentent à l’étroit dans ce gouvernement. Pour les garder à bord, Alexander De Croo va devoir se montrer créatif et imaginatif. Ecolo a besoin de remporter une victoire. En mars dernier, le parti a dû céder à contrecoeur dans le dossier nucléaire en acceptant que deux réacteurs restent en activité au-delà de 2025. Il faudra beaucoup de baume pour effacer ce bleu à l’âme verte.

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