Les voisins veulent une compensation pour les frontaliers
Les voisins veulent une compensation pour les frontaliers
(MF) – «Il nous semble urgent de parvenir à un accord avec le Grand-Duché de Luxembourg sur la mise en place d'une compensation financière au profit des territoires allemand et français, tel qu'il existe déjà avec la Belgique».
C'est la revendication unique et clairement exposée par Dominique Gros, maire de Metz, Wolfram Leibe, bourgmestre de Trèves, Günther Schartz, administrateur du district de Trèves-Saarburg et de Joachim Streit, administrateur du district de Bitburg-Prüm dans une longue lettre adressée ce lundi 20 mai 2009 au président de la République française et à la chancelière allemande.
Trois fois plus de frontaliers
Les élus reconnaissent l'impact positif de l'économie luxembourgeoise sur leurs territoires via le pouvoir d'achat des 200.000 frontaliers qui y travaillent et affirment que leurs régions «profitent largement de la richesse créée au Luxembourg». Les 100.500 frontaliers qui vivent dans le Nord lorrain et autour de Metz dépensent par exemple 600 millions d'euros.
Mais les communes des régions dans lesquelles vivent ces frontaliers sont de plus en plus pénalisées. Les recettes fiscales perçues sur les salaires des frontaliers «profitent actuellement au seul Luxembourg, alors qu'à l'inverse, les services publics (écoles, routes, etc) sont utilisés par les travailleurs frontaliers» dont le nombre a triplé depuis 1997, assurent les quatre élus.
Une compensation fiscale contractuelle est la règle, et non l'exception
Depuis 2002 le problème est réglé avec le voisin belge puisque le Luxembourg verse une compensation financière de 30 millions d'euros par an à la Belgique dans le cadre de l'Union économique belgo-luxembourgeoise (UEBL). Un versement ajusté tous les trois ans.
Expliquant que dans les régions frontalières en Europe «une compensation fiscale contractuelle est la règle, et non l'exception», les élus demandent qu'une initiative diplomatique concertée entre la France et l'Allemagne parvienne à une transposition similaire à celle déjà pratiquée entre le Luxembourg et la Belgique.
