La moitié des sinistrés de Pepinster sans solution
La moitié des sinistrés de Pepinster sans solution
(BaL avec Michael MERTEN) Quatre mois se sont écoulés. Mais dans les rues de la commune de Pepinster, le chaos règne encore. Montagnes de débris, pelleteuses et conteneurs font désormais partie du quotidien des 10.000 habitants de cette commune belge où la Hoëgne se jette dans la Vesdre. Ces deux cours d'eau, d'ordinaire inoffensifs, sont responsables du cauchemar dans lequel vivent les riverains depuis le 14 juillet dernier.
Au beau milieu de l'été, des pluies de forte intensité ont entraîné des inondations sans précédent dans l'est de la Belgique, mais également au Luxembourg et en Allemagne. Une situation qualifiée de véritable «tsunami» par le bourgmestre de Pepinster, Philippe Godin. Dans cet épisode météo d'une rare intensité, 38 personnes perdront la vie en Belgique.
L'effroi a ensuite laissé place à la solidarité dans cette commune où 59 maisons gravement endommagées ne pourront pas être reconstruites. Tandis qu'ouvriers et bénévoles tentaient de mettre de l'ordre dans ce chaos, la question du coût de la démolition de ces constructions s'est posée. Fin septembre, les élus ont tranché : les assurances prendront entièrement en charge les frais de démolition.
Deux mois après, la situation peine cependant à évoluer. Certains habitants font face à des barrières administratives ralentissant leurs démarches. Si près de la moitié des victimes des inondations ont pu être indemnisées par leurs assurances, l'autre fait face à de gros problèmes. «Environ 20% des gens n'ont même pas encore vu les experts ; il y en a qui ne les verront qu'en mars 2022. Et les 30% restants sont en conflit par rapport à l'expertise faite», indique Laeticia Winand, bénévole auprès des sinistrés. La situation à une soixantaine de kilomètres de Trois-Vierges n'a donc rien à voir avec la réalité des Luxembourgeois touchés eux aussi par les crues de mi-juillet mais déjà bien indemnisés.
A ce délai administratif, s'ajoutent des problèmes d'approvisionnement. Les chaudières, à l'instar de nombreux équipements nécessaires à la rénovation des habitations, sont en rupture de stock localement, nationalement, partout en fait. Une situation qui inquiète les secouristes wallons tandis que l'hiver arrive.
Au-delà des dégâts matériels et physiques, les dégâts psychologiques font aussi redouter à la bénévole une vague de suicides. «Nous avons ici des personnes qui ont perdu leur maman, leurs enfants, leur famille», appuie Laeticia Winand qui fait également état de nombreux conflits familiaux surgis après les inondations.
Heureusement pour les sinistrés, la solidarité s'organise et a même renforcé les liens entre les quelque 10.000 habitants. «La plus belle leçon, c'est cette union», estime la bénévole.
La Croix-Rouge a installé un conteneur d'intervention mobile dans la ville. Ce lieu sert de point de rencontre pour les victimes, qui peuvent y passer un moment, au chaud, mais également récupérer des dons alimentaires. Parmi ses bénéficiaires, l'organisation compte une majorité de personnes âgées.
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