Les polices locales belges devront se serrer la ceinture
Les polices locales belges devront se serrer la ceinture
(ASdN) - Si certains attendent 2021 avec impatience, les chefs de corps des polices locales en province de Luxembourg appréhendent eux cette nouvelle année. Le ministère de l'Intérieur belge prévoit en effet des coupes budgétaires. «On vient de nous sucrer près de 15% de l'apport fédéral», s'insurge Michael Collini, chef de corps de la zone de police Arlon-Attert-Martelange-Habay interrogé par nos confrères de La Meuse. Soit quelque 700.000 euros.
Cette baisse conséquente soulève de nombreuses interrogations. A commencer par le versement des salaires, la somme correspondant en effet «au salaire annuel d'une douzaine de policiers», précise le chef de corps. Si les agents sur le départ ne seront pas remplacés, reste que la police locale pourrait être contrainte de réduire ses effectifs alors même que le manque de personnel se fait de plus en plus sentir ces dernières années.
Avant d'annoncer ces coupes budgétaires, le ministère de l'Intérieur belge prévoyait en effet 1.600 embauches. «Comment voulez-vous que l’on engage si nous n’avons pas les moyens de financer le salaire de nouveaux collaborateurs?», s'interroge le chef de corps de la zone Sud-Luxembourg, Philippe Deneffe. Car la police ne dispose pas de ressource propre rappelle Michael Collini. En d'autres termes, si le budget diminue, ce sera aux communes d'«éponger la différence».
En l'absence de solutions, la police locale n'aura d'autres choix que faire des compromis et réduire son offre de services. Par exemple, par la suppression des formations des équipes. Mais pour Philippe Deneffe, ce sont aussi les actions sur le terrain qui sont mises en péril. Autrement dit, «c'est la sécurité du citoyen qui est en jeu».
Malgré tout, les polices locales se veulent optimistes. «L’expérience me fait dire qu’ils finiront par trouver des pistes alambiquées afin que l’on puisse boucler le budget», espère Philippe Deneffe. De son côté, Michael Collini affirme avoir «accumulé certaines réserves» qui pourraient permettre à son commissariat de tenir sur le court terme. À la zone de Gaume, au sud du pays, une mobilisation commune est quant à elle espérée dans le but de faire bouger les choses.
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