Les crèches belges ne peuvent pas rivaliser
Les crèches belges ne peuvent pas rivaliser
(JFC) - En plaçant leur progéniture dans une crèche au Luxembourg, les frontaliers belges bénéficient d'un tarif de cinq à dix fois plus avantageux que dans une structure située de l'autre côté de la frontière. En effet, «ils ne payent que 60 à 150 euros par mois selon leurs revenus côté luxembourgeois, alors qu'ils doivent débourser un peu plus de 700 euros mensuels chez nous», se plaint Frédéric Pierson, le gérant de la crèche «Les P'tits Moussaillons» à Arlon. Dans l'édition de ce mercredi de La Meuse, il exprime sa colère de devoir fermer son établissement au 31 mars prochain.
A l'origine de cette distorsion, le système des chèques-services accueil prévoyant depuis octobre 2017 une tarification plus avantageuse pour les parents non résidents plaçant leurs enfants au Grand-Duché. Cette révision entre dans le cadre de la réforme de l'encadrement de la petite enfance.
Interrogée par nos confrères de La Meuse, Carine Lecomte, l'échevine en charge de la petite enfance à Arlon, déplore ce qu'elle considère comme une «double peine» pour les crèches belges. Car, si les parents pourraient aussi bénéficier du chèque-service éducation en plaçant leurs enfants dans une crèche belge, le Luxembourg a «bien cadenassé cette réforme».
Le Grand-Duché impose notamment la condition «d'avoir des travailleuses parlant le luxembourgeois» dans les établissements qui accueilleraient les bambins des frontaliers aidés par le dispositif. Or, «trouver quelqu’un qui parle la langue luxembourgeoise et qui accepterait de travailler avec un salaire belge, c'est impossible», conclut l'échevine.
Si plusieurs structures privées doivent carrément stopper leurs activités sur le territoire belge, leurs alter ego situés côté Grand-Duché ont vu arriver un afflux de bambins belges ces deux dernières années. Comme le confirment les responsables des crèches «Les Scoubidoux» et «La colline aux enfants» à Rodange, mais sans toutefois pouvoir fournir de chiffres précis.
