Le P+R de Viville à nouveau remisé au placard
Le P+R de Viville à nouveau remisé au placard
Même bord politique, même portefeuille ministériel et même volonté de développer le rail comme solution de mobilité. Et pourtant, François Bausch (Déi Gréng) et Georges Gilkinet (Ecolo) ne s'accordent pas sur tout, comme l'illustre le désaccord autour du projet de P+R de Viville. Si le Luxembourgeois a encore réaffirmé en décembre dernier que l'aménagement des anciens ateliers de la SNCB constituait l'option favorite, le Belge défend une approche différente.
Présent la semaine dernière au Luxembourg pour évoquer la question du financement des travaux de la liaison Bruxelles-Luxembourg, Georges Gilkinet a livré les conclusions de la remise à plat effectuée du dossier, fermant la porte à tout espoir de mise en place rapide du projet. «On veut créer un endroit où mettre beaucoup de voitures, mais sans dessertes de trains en plus», avait indiqué le ministre fédéral de la Mobilité en jugeant que cela consistait à «prendre le problème à l'envers».
Une fin de non-recevoir qui n'est pas passée inaperçue en province de Luxembourg où plusieurs élus s'étonnent de ce choix. Notamment du fait qu'il se trouve en contradiction avec la position exprimée par le ministre wallon de la Mobilité, défenseur du projet. «Ce décalage entre le discours et la pratique est à déplorer, alors qu'une démarche volontariste en matière de gestion des transports est aujourd'hui inévitable», assure Anne-Catherine Goffinet (cdH), députée wallonne citée par nos confrères de La Meuse Luxembourg. Mélissa Hanus (PS), députée fédérale, va plus loin et pointe du doigt «un non-sens complet» puisque cette décision aura pour finalité de «mettre fin à un projet qui soutient l'augmentation de l'offre ferroviaire».
Repoussée à 2024, puis à 2026 par le précédent gouvernement fédéral, la réalisation d'un parking de 1.000 places avait été suspendue en raison des conclusions de l'analyse de la SNCB qui estimait que la construction d'un tel ensemble n'était pas nécessaire. Et ce, pour la simple et bonne raison que les capacités du P+R actuel de la gare de Viville étant jugées suffisantes puisque seule «une dizaine de navetteurs» utilisent le site pour le moment. Une donnée amenée potentiellement à évoluer puisque d'ici 2050, la Wallonie devrait connaître une croissance de 5,8% de sa population et le Luxembourg attirer un total de 131.210 nouveaux salariés, dont une partie de frontaliers belges, selon les estimations de l'Observatoire interrégional du marché de l'emploi.
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