Le message de la Grande Région à Paris, Berlin et Bruxelles
Le message de la Grande Région à Paris, Berlin et Bruxelles
«Nous avons tous tenu à rappeler à nos capitales respectives combien il était inconcevable d'en arriver à l'extrémité d'un blocage éventuel des frontières.» Le propos est de Corinne Cahen (DP), ministre luxembourgeoise à la Grande Région. Mais il pourrait être partagé par ses homologues de Wallonie, Sarre, Rhénanie-Palatinat et Grand Est. Car avec la reprise des infections covid sur ce territoire partagé entre trois pays et cinq régions, est revenue planer la peur d'un blocage de la libre circulation des populations. D'où un appel lancé à destination de Paris, Berlin et Bruxelles.
«Ensemble, nous partageons bien plus que 260.000 frontaliers, c'est un état d'esprit», poursuit la ministre libérale. Une confiance entre voisins que la crise sanitaire viendrait remettre en cause par certains dirigeants trop éloignés de cette réalité locale.
«Nous avons été tous traumatisés quand, au printemps dernier ou en fin d'année, certains gouvernements ont temporairement limité ou bloqué les passages entre l'un ou l'autre de nos pays. C'était non seulement incohérent pour ce virus qui ne connait pas les limites de nos cartes géographiques mais aussi pour nos 11 millions d'habitants qui voyaient leur quotidien bouleversé injustement.» Et de récentes menaces laissent à penser que pareil retour en arrière n'est pas si inenvisageable...
Aussi, sous la présidence de l'Alsacien Jean Rottner, la Grande Région vient de cosigner deux pages d'accord. Il y est question de libre circulation «dans l'esprit des accords de Schengen 1985» à maintenir. Cela y compris pour des déplacements d'ordre privé. Les partenaires locaux indiquent également leur souhait d'une coopération renforcée, dans l'espoir de mettre en place une «politique commune de dépistage et de séquençage à l'échelle du territoire».
Une bouteille à la mer
Le texte prône aussi la réalisation de tests de dépistages rapides «sur la base du volontariat» auprès des travailleurs frontaliers et frontaliers venant des zones où le virus circule à des niveaux très élevés. Il y est également question de renforcer le déploiement des campagnes de vaccination. En fonction des doses disponibles, un territoire pourrait ainsi prêter main-forte à son voisin (si supplément de flacons il y a...).
Pour Corinne Cahen et ses partenaires français, belges et allemands, il apparaît aussi essentiel de s'appuyer plus encore sur des accords-cadres de coopérations sanitaires. A ce titre, la première vague avec les échanges de patients d'une zone sous tension à une autre moins exposée avait été exemplaire. Aussi conviendrait-il de travailler en ce sens pour cette épidémie mais aussi d'autres événements sanitaires qui pourraient survenir. «Cela va donc bien au-delà des seuls intérêts économiques d'un pays, c'est bien d'un avenir commun dont il est question», appuie Corine Cahen.
Et si la ministre luxembourgeoise est convaincue que ''son'' chef du gouvernement partage ce même point de vue, elle et ses homologues veulent qu'il en soit ainsi pour d'autres dirigeants nationaux que Xavier Bettel. Une bouteille à la mer lancée vers Macron, Merkel ou De Croo donc.
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