Le Luxembourg a choisi son consul pour le Grand Est
Le Luxembourg a choisi son consul pour le Grand Est
C'est fait, il a prêté serment. Mais que ce fut long pour Yves Wendling, 49 ans, de se voir gratifier du titre de consul du Luxembourg pour la région Grand Est. Plus de deux ans que sa candidature circule ainsi d'administrations en ministère, d'un côté de la frontière à l'autre, de la Tour Eiffel à la Gëlle Fra mais, maintenant, il est bien le successeur de Jean-Claude Schwartz qui a occupé cette fonction pendant 35 ans.
Consul de Luxembourg, en quoi consiste ce poste?
Yves Wendling : «Le Grand-Duché dispose en France non seulement d'une ambassadrice basée à Paris, Martine Schommer, mais aussi de six consuls honoraires. Notre rôle revient d'abord à aider tout citoyen luxembourgeois qui se retrouverait en difficulté en France, et pour moi plus particulièrement sur le Grand Est (Ardennes, Champagne, Lorraine, mais pas Alsace).
Un autre volet de la mission consiste à défendre localement les intérêts du Luxembourg et ses entreprises. Enfin, je suis reconnu comme interlocuteur auprès des autorités locales françaises pour traiter des sujets qui intéressent la vie de nos deux Etats
Aviez-vous une prédisposition particulière pour cette fonction de consul honoraire?
«Mes origines ont dû jouer en ma faveur. Même si je suis médecin à Fameck (près de Thionville), je suis né à Dudelange d'une maman purement luxembourgeoise et d'un père originaire d'Audun-le-Tiche. Donc je connais bien cette réalité frontalière. J'ai eu ces dernières années des engagements politiques qui m'ont aussi permis de m'intéresser aux relations que nous devons entretenir entre pays et citoyens voisins d'une même Grande Région.
Mais avant d'être officialisé, il a fallu postuler. Déposer un CV, discuter avec l'ambassadrice à Paris, voir si le Quai d'Orsay côté français et le ministère des Affaires étrangères à Luxembourg soutenait ma candidature et attendre, enfin, la signature de la nomination par le Grand-Duc.
Maintenant, au travail...
«Et il ne manque pas. Mais j'arrive à un instant où les relations entre France et Luxembourg n'ont jamais été aussi bonnes. L'aide procurée lors de la première vague avec l'accueil de malades du covid dans les hôpitaux luxembourgeois a été un geste fort. Et les liens entre Xavier Bettel et Emmanuel Macron sont une réalité qui compte pour ce territoire. Mais je sais que les dossiers sont là : celui de la mobilité, celui de la formation et de l'emploi.
J'entends qu'il manque beaucoup de médecins, d'infirmières, d'aide-soignants dans les deux pays, alors s'il faut activer un lieu de formation je le ferai. Il y a un dossier qui se monte à Micheville, près de Belval, ce peut-être une solution. Mais ce n'est pas la seule profession sur laquelle France et Luxembourg peuvent adopter une stratégie de formation, d'embauches.
Il y a aussi la question de la réciprocité fiscale qui remonte à la surface. Quel est votre avis?
"Ma position est celle de l'Etat luxembourgeois : pas question. En Europe, la règle est que l'impôt sur le revenu revient au pays sur lequel l'activité est pratiquée, donc pour les frontaliers français au Luxembourg. A ceux qui pestent sur le fait que leurs concitoyens ne payent pas cet impôt en France, je ferai remarquer que cette population qui vient travailler au Grand-Duché rapporte et dépense aussi plus d'argent en France. Cela amène des recettes de TVA ou d'impôts locaux supplémentaires.
Je suis persuadé qu'il vaut mieux poursuivre sur la voie des cofinancements de projets utiles de part et d'autre. A l'exemple du parking qui se construit aux abords de l'A31 à Thionville ou des aménagements de quai de gare (pour accueillir des TER plus longs et à meilleur cadencement) ou encore ces lignes de bus que l'on doit développer encore. Car parmi les 107.000 frontaliers français tous ne travaillent pas à la capitale ou près d'une gare, il faut donc étendre la couverture vers et depuis ces zones où les emplois se créent. Régler cette question de la mobilité, via l'autoroute et d'autres modes est primordial".
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