Le frontalier luxembourgeois ne quitte guère le pays
Le frontalier luxembourgeois ne quitte guère le pays
Pour bon nombre de gens, le terme «frontalier» est associé aux 200.700 travailleurs français, belges et allemands qui se rendent quotidiennement au Luxembourg. A tort. Car à ces derniers s'ajoute aussi une autre catégorie: les «frontaliers sortants». Autrement dit, des résidents luxembourgeois qui travaillent et paient leurs impôts chez nos voisins. Selon le Statec, ils étaient 13.159 en 2019.
Un chiffre conséquent, mais néanmoins trompeur. Car parmi eux, quelque 11.586 - soit 88% - sont des agents et fonctionnaires internationaux. C'est-à-dire des résidents travaillant pour une institution européenne ou auprès d'organisations internationales établies au Luxembourg.
Ainsi, selon l'institut statistique, seulement 1.573 personnes traverseraient effectivement les frontières en 2019 pour travailler dans l'un ou l'autre des pays limitrophes au Grand-Duché.
Cette part de la population serait néanmoins en hausse. En l'espace d'un an, ils sont ainsi 72 de plus à se rendre en France, en Belgique ou en Allemagne qu'en 2018. Selon les données du Statec, ce chiffre a d'ailleurs gonflé de près de 28% depuis 2005.
Mais qui sont donc ces frontaliers luxembourgeois? S'il dispose bien de données quant à la répartition géographique de ces salariés, le Statec n'a en revanche aucune information concernant les secteurs d'activités de ces salariés.
Interrogé il y a quelques mois sur la question, l'économiste Robert Michaux expliquait toutefois le phénomène par un «effet d'aubaine». En d'autres termes, contrairement aux idées reçues, des opportunités d'emploi plus favorables à l'étranger qu'au Luxembourg existeraient bien pour les résidents eux-mêmes, selon les champs d'activité. En particulier pour «les ingénieurs et techniciens spécialisés», précisait-il.
Une règle européenne
Quels sont alors les droits de ces «frontaliers sortants» ? Au niveau de la couverture maladie, ces derniers disposent des mêmes droits que leurs homologues «entrants». Et cela grâce à la législation européenne qui stipule que tous les salariés dans l'Union dépendent de la caisse de remboursement de leurs soins de santé-maternité du pays où ils exercent leur activité professionnelle.
Pour bénéficier des remboursements des frais médicaux engagés, les 1.573 résidents luxembourgeois concernés doivent, par exemple, remplir le formulaire S1. Et ce, pour toutes les dépenses, que ce soit pour les consultations médicales, les traitements hospitaliers ou encore leurs frais en pharmacie.
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