La SNCF explique ses galères de TER à ses usagers
La SNCF explique ses galères de TER à ses usagers
«On se dit tout!» C'est le titre donné par la SNCF à une communication diffusée aux usagers de la ligne Nancy-Metz-Luxembourg, ce jeudi 7 avril. Et la compagnie ferroviaire avait bien des choses à dire, à en croire les différents thèmes abordés au fil des paragraphes.
Au cœur des doléances qui ont mené à la publication de ce tract, un mardi soir catastrophique sur les rails. Les frontaliers qui ont emprunté la ligne en heure de pointe n'ont pas manqué de le faire remarquer sur Twitter. Trains supprimés, rames manquantes, usagers restés à quai en gare... Les plaintes sont nombreuses, photos à l'appui. «Mardi 5 avril, en soirée, certains d'entre vous ont vécu une situation compliquée entre Luxembourg et Metz», reconnaît la SNCF.
La compagnie ferroviaire détaille ensuite les raisons qui ont entraîné ce service dégradé. D'une part, la panne d'un système de sécurité sur l'une des rames de la SNCF a entraîné la suppression de deux trains, ceux de 17h58 et de 19h16. D'autre part, la panne d'une rame côté CFL a affecté la circulation du train de 17h39, qui a roulé en composition simple, au lieu d'une composition double. En raison de la forte affluence en heure de pointe, certains voyageurs ont donc dû rester à quai en gares de Howald, Bettembourg ou Thionville, faute de place à bord du train.
25 rames sur la ligne
Cette série d'incidents provoquant un fort mécontentement du côté des usagers, qui ont été nombreux à opposer le prix de leur abonnement de train au service de la ligne, a amené la SNCF à s'expliquer par rapport à cette situation dégradée sur les rails du sillon lorrain. En effet, depuis le début du mois de janvier, le trafic des TER avait été réduit de 15% sur l'ensemble de la région Grand Est.
Le 21 février dernier, onze horaires ont fait leur retour sur la ligne Nancy-Metz-Luxembourg, mais on reste encore loin du plan de transport initial, puisqu'un train sur dix ne circule toujours pas sur la ligne. Une situation que la compagnie ferroviaire explique par deux arguments. Le premier reste celui de la crise sanitaire qui l'impacte dans la disponibilité de ses équipes, «comme tout employeur».
La seconde est l'indisponibilité matérielle de certaines rames. Au total, la SNCF en compte 25, appelées les ''TER2N'', auxquelles s'ajoutent quatre rames ''Z2200'' des CFL. Selon l'offre de service actuellement proposée, 20 rames sont mises en circulation quotidiennement, pendant que cinq autres effectuent un arrêt au stand de maintenance. «Un nombre important de chocs (notamment heurts de gibier et à des passages à niveau) ont eu pour conséquence une augmentation des réparations en ateliers de maintenance en dehors des périodes de révision habituelle», souligne la compagnie ferroviaire.
De nombreux trains impactés
Doublement des horaires de nuit, heures supplémentaires, renfort de personnel... La SNCF assure mettre tout en place pour réparer son matériel roulant au plus vite, mais semble résolument faire face à des contretemps. «Ce jour, six rames sont en ateliers pour diverses réparations mais aussi pour révision obligatoire.»
Au total, chaque jour, ce sont dix trains qui ne circulent par sur le sillon lorrain, dont deux en heure de pointe. La situation impacte par ailleurs douze autres trains qui circulent en composition simple, au lieu de comporter deux rames.
Demandes de dédommagement
Des explications qui peinent à convaincre les usagers, tant les problèmes se succèdent sur la ligne. «Que du blabla et rien d'autre comme sait si bien le faire la SNCF. Depuis toutes ces années ce ne sont que mensonges, amateurisme, et j'en passe», répond ainsi un usager des rails sur Twitter. «Dans ce cas pourquoi de ne pas réduire le prix de l'abonnement en guise de dédommagement ?», demande une autre voyageuse.
Présent en gare de Thionville aux côtés d'autres agents de la SNCF ce jeudi matin, Christophe Laurent, responsable de la satisfaction des clients pour le secteur Nord Lorrain a été interrogé sur les solutions concrètes qui pourraient être apportées à ces problèmes. Sur Twitter, le responsable a coupé court à tout espoir d'amélioration à court terme. «Si nous avions des solutions évidentes, croyez bien qu'elles seraient déjà appliquées», a ainsi avancé Christophe Laurent.
Au quotidien, la situation semble donc tendue pour les frontaliers lorrains. D'autant plus qu'au plan de transport réduit de 10% s'ajoutent parfois des pannes de signalisation, de passage à niveau ou de trains de marchandises qui occasionnent à leur tour des suppressions et des retards qui mettent à mal la patience des abonnés de la ligne... De son côté, la SNCF ne prévoit pas un retour de la circulation des trains à la normale avant le mois de juin.
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