La centrale à charbon de Saint-Avold a redémarré
La centrale à charbon de Saint-Avold a redémarré
(pam avec AFP) - La centrale à charbon Emile-Huchet de Saint-Avold, en Moselle, qui avait fermé en mars dernier, a recommencé à produire de l'électricité ce lundi matin, a indiqué le directeur du site, Philippe Lenglart.
«Les températures sont de saison et nous avons été appelés à produire depuis 9h ce [lundi] matin», a-t-il précisé. Jusqu'alors, les températures automnales plutôt clémentes avaient permis de retarder le redémarrage de la production.
La centrale mosellane, l'une des dernières de France à fonctionner au charbon, aurait dû fermer ses portes définitivement au sortir de l'hiver dernier, mais son fonctionnement a finalement été prolongé par le gouvernement en raison de la crise énergétique.
Problèmes sur le parc nucléaire français
Dès le 31 mars dernier, date officielle de sa fermeture, l'exécutif français avait laissé entendre que la centrale à charbon, située à une soixantaine de kilomètres du Luxembourg à vol d'oiseau, pourrait être relancée avant la fin de l'année 2022.
Cette option avait finalement été confirmée à la fin du mois de juin, «à titre conservatoire, compte tenu de la situation ukrainienne», expliquait alors le ministère de la Transition énergétique. «Nous nous gardons la possibilité de pouvoir faire fonctionner la centrale de Saint-Avold quelques heures de plus si nous en avons besoin l'hiver prochain», était-il alors indiqué.
En plus des tensions énergétiques liées à la guerre en Ukraine, c'est aussi la situation du parc nucléaire français qui a conduit à ce redémarrage d'Emile-Huchet. En effet, en dépit de l'optimisme affiché par le gouvernement français au début de l'automne, de très nombreux réacteurs sont encore à l'arrêt et ne peuvent donc pas produire d'électricité. C'est par exemple le cas à Cattenom, où les unités n°1 et n°3 ne redémarreront pas cette année.
Capable de fournir l'énergie pour 600.000 foyers
La décision de relancer la centrale à charbon a suscité l'indignation des défenseurs de l'environnement, malgré l'annonce de «compensations» de la part du gouvernement français.
Elle a aussi été, pour la direction du site (entreprise GazelEnergie), un défi humain et logistique. Lors de sa fermeture, 87 salariés travaillaient encore dans la centrale Émile Huchet. Certains sont partis à la retraite, d'autres ont été rappelés, moyennant des primes. Il y a eu, en plus, des recrutements.
La centrale à charbon développe une capacité de production de 600 mégawattheures, ce qui correspond à l'alimentation en énergie de 600.000 foyers.
