L'évacuation de «zadistes» ordonnée près d'Arlon
L'évacuation de «zadistes» ordonnée près d'Arlon
Fin du round d'observation dans les bois de Schoppach. Après onze jours d'occupation du site d'une ancienne sablière située en périphérie directe d'Arlon par une cinquantaine d'activistes écologistes, les responsables politiques souhaitent faire évoluer la situation. Si, depuis le 26 octobre dernier, les «zadistes» avaient pu prendre possession des 30 hectares d'un espace vert voué à voir pousser un zoning artisanal, la donne devrait changer dans les jours à venir.
C'est du moins l'ambition de la lettre adressée le 31 octobre dernier par le Département de la nature et des forêts (DNF), et publiée ce mardi par nos confrères de La Meuse Luxembourg. Invoquant «des raisons de sécurité», l'établissement public placé sous la tutelle du ministère wallon de l’Environnement appelle à une évacuation du site «afin d’éviter tout accident dramatique».
En cause, selon le DNF, la présence «dans la zone occupée» de plus de 500 épicéas «atteints par les scolytes», ces petits coléoptères se nourrissant de bois jeune et provoquant d'importants dégâts. Qualifiés de «dangereux» et «susceptibles de chuter à tout moment de façon imprévisible sur les personnes et les installations», ces arbres se situeraient qui plus est sur un site «fort exposé aux vents». Des arguments qui poussent l'établissement public à demander le départ «au plus vite» des activistes.
Restée lettre morte à ce jour, ce courrier, qui est une simple mise en garde, puisque le DNF n’a aucun pouvoir de déloger les «zadistes», devrait toutefois se retrouver au cœur de la rencontre prévue ce mardi à 20h entre le collectif, Idéalux - propriétaire du terrain - et les responsables de la ville d'Arlon, Schoppach étant situé sur le territoire de la commune. Une première depuis le début de cette opération, unique en son genre en Province de Luxembourg.
Flambée des prix
Ayant surpris les responsables politiques, cette occupation apparaît comme une réaction à la pression immobilière que subit la ville d'Arlon et ses conséquences sur sa ceinture verte. Avec près d'un quart de sa population qui travaille au Grand-Duché, le chef-lieu de la Province de Luxembourg fait face à une forte demande de logements. Une explosion urbanistique qui vise notamment à absorber la hausse de 29% de ces frontaliers enregistrée sur la dernière décennie.
La flambée des prix du logement qui affecte la Wallonie depuis 2010 ne semble pas constituer un frein à cette frénésie. Selon Statbel, l'office statistique belge, une maison se vendait ainsi à 242.000 euros à Arlon à la fin de l'année 2018, là où le prix médian en Wallonie s'élevait à 140.000 euros.
