L'Europe sollicitée pour la ligne Bruxelles-Luxembourg
L'Europe sollicitée pour la ligne Bruxelles-Luxembourg
Et si tous les feux étaient au vert pour que Belgique et Grand-Duché soient soutenus par plus d'aides européennes dans les travaux à mener sur la voie qui relie les deux capitales? François Bausch (Déi Greng) et son homologue belge Georges Gilkinet (Ecolo) y croient. Aussi les deux ministres de la Mobilité viennent-ils d'adresser un courrier au vice-président de la Commission européenne chargé du «Pacte vert» de l'UE pour que celui-ci réserve quelques euros pour des travaux qui bénéficieraient à la liaison entre les deux capitales.
Et si les deux politiques estiment fermement avoir des chances d'être entendus, ce n'est pas seulement parce que 2021 a été déclarée comme l’année européenne du rail. Les deux responsables verts misent surtout sur le programme Next Generation. Autrement dit le plan de relance exceptionnel (voté l'été dernier) par la Commission européenne et qui débloquera quelque 750 milliards d'euros à la relance économique des Etats membres, avec un accent mis sur les projets environnementalement susceptibles de faire baisser les émissions polluantes dans l'UE.
Une montée en puissance du rail pourrait contribuer à cet objectif, d'où le souhait exprimé par les deux ministres de part et d'autre de la frontière. Il est vrai que cette liaison n'est pas la mieux lotie. Les navetteurs belges, usagers des lignes 161 et 162 de la SNCB, en savent quelque chose. De fréquentes perturbations venant perturber les relations quotidiennes sur le trajet entre les deux villes, avec ses arrêts (notamment) à Namur, Libramont ou Arlon.
300 millions pour 175 km
Dans leur courrier commun, les deux vice-Premier ministres ont la délicatesse de ne pas mentionner la relative lenteur qu'il faut encore aujourd'hui pour venir en train de Bruxelles à Luxembourg (de l'ordre de 3h), par contre ils ne manquent pas de rappeler que les chantiers ne manquent pas sur cet axe international. Georges Gilkinet ne cache pas qu'au moins 300 millions d'euros d'investissements seraient à réaliser sur la voie ferrée côté belge, «des travaux qui touchent en Belgique un tronçon d’une longueur de 175 km d’une haute complexité technique et concernent tous les types de travaux (génie civil, voies, caténaires, signalisation et changement de tension)»
Côté luxembourgeois, François Bausch insiste en soulignant qu' «il s’agit d’un projet s’inscrivant parfaitement dans la logique d’investissements transfrontaliers financés par la Commission (...) : investir dans le rail pour une mobilité durable et performante, au service de ses usagers mais aussi de notre économie, de nos emplois et de notre environnement».
Car la ligne constitue non seulement un axe passagers utile aux deux économies, mais aussi une ligne de fret faisant partie du corridor de fret ferroviaire Mer du Nord-Méditerranée. Autrement dit, pour convaincre la Commission de délier sa bourse, d'un axe répondant «à la priorité européenne de déplacer vers le rail une part substantielle des 75% du fret passant actuellement par la route».
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