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Une ébauche de solution à la dette wallonne
Grande Région 3 min. 23.05.2022 Cet article est archivé
505 millions d'euros à trouver

Une ébauche de solution à la dette wallonne

Le ministre-président wallon Elio Di Rupo a promis qu'il «ne laissera pas filer l'endettement».
505 millions d'euros à trouver

Une ébauche de solution à la dette wallonne

Le ministre-président wallon Elio Di Rupo a promis qu'il «ne laissera pas filer l'endettement».
Photo: Reuters
Grande Région 3 min. 23.05.2022 Cet article est archivé
505 millions d'euros à trouver

Une ébauche de solution à la dette wallonne

Max HELLEFF
Max HELLEFF
Le gouvernement Di Rupo termine son conclave budgétaire avec l’ambition d’échapper à la spirale infernale de l’endettement.

De notre correspondant MAX HELLEFF (Bruxelles)- Les comptes de la Wallonie sont plus que jamais dans le rouge. Par le passé, c'est sa difficulté à retrouver la prospérité perdue avec le charbon et l'acier qui mettait en avant ses problèmes de trésorerie. Aujourd'hui, le covid et les inondations de la mi-juillet 2021 justifient officiellement une situation budgétaire plus que précaire.  


La Wallonie a urgemment besoin d'argent
Un train d'économies doit permettre à la région d'éviter d'atteindre une dette évaluée à 50 milliards d'euros en 2030.

Trois chiffres résument ce tableau : un solde brut à financer de 4,134 milliards, sachant que les recettes se montent à 15 milliards et les dépenses à 19 milliards.

Telles sont les balises qui ont tenu lieu de cap au conclave budgétaire en cours. A l'entame de celui-ci, le ministre-président wallon Elio Di Rupo avait promis que son gouvernement «ne laissera pas filer l'endettement». «La crise sanitaire et les inondations auront coûté, chacune, plus de 3 milliards d'euros à la Wallonie. Aujourd'hui, d'autres dépenses imprévues viennent grever le budget de la région tels l'accueil et l'accompagnement des réfugiés ukrainiens. Nonobstant les malheurs qui nous accablent, notre devoir est d'être rigoureux à l'égard de notre budget», a scandé le socialiste.

Maintenir la dette à un niveau raisonnable

Le gouvernement entend ainsi respecter la trajectoire budgétaire fixée en début de législature et maintenir la dette à un niveau supportable. Au centre du jeu, on trouve un jeune ministre, le libéral Adrien Dolimont, 33 ans, qui a succédé au départ mouvementé de l'expérimenté Jean-Luc Crucke, parti pour d’autres horizons après s'être opposé à son président et à une frange de son parti.

Pour s’en tenir au déficit initial, les ministres wallons devaient trouver impérativement dans l'immédiat 505 millions d’euros et cela alors que les taux d'intérêt sont à la hausse. Lundi, ils ont réussi leur pari. Pour atteindre ce montant, 400 millions d’économies seront notamment réalisées sur les frais de fonctionnement ou les programmes d’investissement.

D'autres solutions étaient envisagées pour réduire la voilure, dont la mise sur pause de certaines mesures destinées – pour la énième fois – à relancer l’économie régionale. Le choix est évidemment cornélien : où placer le curseur entre l'assainissement budgétaire et les investissements qui pourraient demain relancer la machine économique (et combler le trou budgétaire)?

Un cauchemar éveillé

« La dette, commente Le Soir, c'est le gros souci wallon : elle flirte désormais avec les 30 milliards, soit 200 % des recettes régionales. Si rien n'est mis en place pour enrayer cette course folle, la barre des 50 milliards d'endettement pourrait être atteinte avant la fin de la décennie. »

Un cauchemar éveillé pour la Wallonie qui, comme Bruxelles et la Flandre, n'a cessé depuis un demi-siècle d'accumuler de nouvelles compétences au fil des réformes de l’Etat sans pour autant que les finances suivent.

Dans un premier temps, 150 millions d’euros (1 % des recettes) d’économies structurelles seront réalisées par an, pendant dix ans, mais de façon cumulative. L'effort fera mal. La région devra apprendre à faire mieux avec moins. Mais le gouvernement ne lève pas d'impôts nouveaux, comme il l'avait promis.

Pour le député André Antoine (Les Engagés, opposition), le mal est profond et structurel. « La Wallonie est aux urgences budgétaires », dit-il. Il dénonce d'énormes dépenses faites sans retours suffisants et une politique de l'emploi inadéquate. Il plaide notamment pour l’instauration d'une vignette automobile wallonne, qui mettrait à contribution le portefeuille des usagers de la route. Un thème éminemment sensible en pleine crise énergétique.

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